Le gouvernement tunisien a décidé d’augmenter l’allocation sociale pour les catégories pauvres de 180 à 240 dinars par mois. Cette augmentation s’appliquera à environ 310 000 bénéficiaires d’une allocation minimale, à partir du mois de juillet courant.
C’est ce qu’indique un communiqué de la présidence de la république publié mardi 9 juillet 2024, à la suite d’une réunion au Palais de Carthage entre le chef de l’Etat, Kaïs Saïed, avec la ministre des Finances, Sihem Nemsia, et son collègue des Affaires sociales, Kamel Maddouri, qui a porté sur ce sujet.
Le président de la république a souligné, à cette occasion, que cette augmentation est imposée par les circonstances actuelles, ajoutant que la politique de l’Etat doit rompre définitivement avec le passé, et ce en s’appuyant principalement sur les ressources propres de l’Etat, une politique fiscale juste et un système de couverture sociale équitable.
Le chef de l’État, qui n’a pas encore fait part de son intention de se porter candidat à la présidentielle du 6 octobre prochain, est revenu sur la question de la sous-traitance dans les secteurs public et privé, soulignant que ce système est inhumain et qu’il ne peut être traité que d’une manière radicale, ajoutant que la législation qui sera mise en place devra protéger les ouvriers contre toute sorte d’exploitation. «Les travailleurs et travailleuses sont des êtres humains dont les droits doivent être respectés», a-t-il soutenu, dans ce qui résonne comme un slogan de campagne électorale… avant la lettre.
L’entretien a aussi permis d’évoquer la question des contrats à durée déterminée, «qui n’apportent ni justice ni stabilité», selon le communiqué de la présidence, qui a souligné la nécessité d’identifier des solutions urgentes pour les ouvriers des chantiers, «car leur situation est inhumaine et ne peut perdurer».
En attendant, le gouvernement n’a pas encore communiqué sur les décisions qu’il compte prendre pour mettre fin à la sous-traitance dans les secteurs public et privé et aux contrats à durée déterminée auxquels, soit dit en passant, l’administration publique – et pas seulement les privés – recourt elle aussi abondamment.
Nous attendons donc que les paroles du président et ses engagements solennels soient enfin mis en application par les membres du gouvernement, lesquels ne semblent pas très pressés de le faire, peut être parce qu’ils pèsent le coût financier de tels décisions et leurs répercussions sur les finances publiques, déjà mal en point.
I. B.