Créé il y a moins de deux semaine, le Réseau tunisien pour les droits et les libertés a fait parler de lui vendredi 13 septembre 2024, en organisant une marche protestation entre le quartier Le Passage et l’avenue Habib Bourhuiba, au centre-ville de Tunis, qui ont vu la participation de quelques milliers de personnes.
Le réseau, en tant que tel, est constitué c’une dizaine d’organisations et d’associations et de huit partis politiques, mais les participants à la marche n’ont pas affiché leurs appartenances partisanes, ce qui a permis de drainer beaucoup de monde, en majorité des jeunes, qui ont brandi des slogans critiques à l’égard du régime en place et de l’homme qui l’incarne, le président Kaïs Saïed. Ils ont aussi manifesté contre les restrictions aux droits et aux libertés observées depuis la proclamation de l’état d’exception, le 25 juillet 2021, et déploré l’atmosphère de verrouillage politique et médiatique marquant le processus électoral de la présidentielle du 6 octobre prochain.
La marche qui s’est terminé en sit-in devant la bâtisse du ministère de l’Intérieur, était encadrée par un important dispositif policier, mais malgré quelques heurts intermittents entre manifestants, en majorité jeunes, et policiers, tout s’est déroulé dans une ambiance plutôt calme, sous les objectifs des caméras.
La marche, qui était largement couverte par des médias étrangers, n’a pas suscité d’intérêt auprès des médias nationaux, à commencer par la radio et la télévision nationales qui sont devenues, on le sait, depuis quelque temps, des médias gouvernementaux où l’opposition voire même l’opinion différente n’ont plus droit de cité. Comme quoi, on n’arrête pas le progrès… En revanche, beaucoup de vidéos tournées par les manifestants eux-mêmes ont permis d’en diffuser les images aux quatre coins du monde à travers les réseaux sociaux.
I. B.