Interrogé avant-hier, mercredi 23 avril 2025, sur les peines prononcées dans l’affaire de «complot contre la sûreté de l’État» en Tunisie, le porte-parole du Quai d’Orsay a fait part de l’inquiétude de la France.
«Nous avons pris connaissance avec préoccupation des lourdes condamnations prononcées en première instance à l’encontre de nombreuses personnes accusées de ‘‘complot contre la sûreté de l’État’’, dont plusieurs ressortissants français, à l’issue de l’audience du 18 avril. Nous regrettons que les conditions d’un procès équitable n’aient pas été respectées», lit-on dans le communiqué du Quai d’Orsay.
«Plusieurs diplomates français, européens et affinitaires se sont rendus au Tribunal de première instance de Tunis à l’occasion des trois audiences afin de marquer l’attention avec laquelle nous suivons ce dossier, dans le respect de la souveraineté tunisienne. Les diplomates et journalistes n’ont toutefois pas été autorisés à suivre celle du 18 avril», a indiqué le porte-parole, ajoutant que «la France est attachée, en Tunisie comme partout dans le monde, au droit à un procès équitable, à une justice indépendante et aux libertés d’association, d’expression et de réunion. L’État de droit est partout la garantie du développement d’une démocratie stable et prospère.»
La France est le premier pays à s’exprimer sur le procès et ses déclarations interviennent dans un contexte de critiques croissantes de la part des groupes de défense des droits de l’homme à l’encontre du gouvernement du président Kaïs Saïed accusé de réprimer toute dissidence.
L’opposition tunisienne soutient que le procès avait été fabriqué de toutes pièces et visait à faire taire les voix critiques ; à réprimer la dissidence pacifique et à consolider le régime autoritaire.
I. B.
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