«Quand tu veux enterrer un problème, crée une commission», disait l’homme politique français Georges Clemenceau (1841-1929), règle d’or que tous les gouvernements successifs en Tunisie suivent scrupuleusement pour faire durer les problèmes qui minent le pays, par cynisme complice ou par incapacité à leur trouver des solutions.
Quand on sait que le Comité directeur du programme d’intégration du secteur parallèle, créé au sein du ministère des Finances, a tenu sa première réunion le lundi 29 janvier 2024, on ne peut éviter de penser que ce «machin» a pris vraiment beaucoup de retard pour être mis en place, sachant que les fléaux de la contrebande, du commerce parallèle et du trafic de devises sévit dans le pays, qui plus est, au grand jour depuis au moins deux décennies.
L’agence Tap nous apprend que la réunion du lundi était consacrée à l’élaboration d’une feuille de route pour le dit Comité directeur afin de «trouver des moyens d’intégrer le secteur parallèle dans l’économie organisée et de générer des revenus supplémentaires pour le trésor.»
S’exprimant lors de la réunion, le ministre des Finances, Sihem Boughdiri Nemsia, a appelé les différents départements techniques à trouver des solutions pratiques au phénomène du secteur parallèle dans le cadre d’une vision globale ciblant les différents ministères et structures concernés pour examiner les questions procédurales liées au développement, à la sécurité, l’éducation et la santé.
La ministre a souligné l’importance d’une coordination continue et de l’échange de données entre les différentes parties afin d’assurer l’efficacité nécessaire des travaux du Comité, indique un communiqué publié par le ministère des Finances, ajoutant que Mme Boughdiri Nemsia a souligné la résurgence de ce phénomène malgré les efforts déployés pour lutter contre l’évasion fiscale et le commerce parallèle.
Mais comme aucun délai n’a été annoncé pour l’achèvement des travaux du dit Comité, nous sommes en droit de nous demander combien de temps devrions-nous attendre avant de voir ce dernier rendre sa copie et combien de temps devrions-nous attendre pour que ses recommandations soient transformées en décisions et ces décisions en textes de lois et en mesures d’application ?
En attendant, les contrebandiers, les trafiquants et les évadés fiscaux auront encore de bureaux jours devant eux pour continuer à prospérer en toute impunité et au vu et au su de tout le monde.
Quant aux quelque 700 000 fonctionnaires de l’Etat, dont plus du tiers sont payés pour ne rien faire, ils pourront continuer à roupiller dans les bureaux chauffés l’hiver et climatisés l’été… en multipliant les demandes de promotion.
Comme quoi, on n’arrête pas le retard!
I. B.
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