Tunisie : des emplois réguliers à l’étranger pour réduire la migration irrégulière

En 2023, 9 600 contrats de travail ont été signés en France et en Italie au profit de travailleurs tunisiens,  4 000 jeunes ont été embauchés en France pour des emplois saisonniers et 38 jeunes formés aux métiers du bâtiment pour être employés par des entreprises italiennes. Le but de ces opérations est d’offrir des opportunités d’emplois réguliers aux jeunes tunisiens et de réduire ainsi les flux de migration irrégulière.

Le rapport du rapporteur de l’Onu sur l’examen de la mise en œuvre du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, a classé la Tunisie parmi les pays ayant les meilleures pratiques en matière de promotion du travail décent et équitable et de protection de la vie humaine.

C’est ce qu’a déclaré la directrice générale de l’Observatoire national des migrations (ONM) au ministère des Affaires sociales, Ahlem Hammami, en marge de l’ouverture, le lundi 26 août 2024, de la 8e édition de l’Ecole d’été organisée par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) en Tunisie, soulignant à quel point cela illustre les efforts déployés par l’État pour mettre en œuvre les 23 objectifs du Pacte mondial.

Hammami a également souligné l’existence de défis dans le domaine de la migration, dont notamment la nécessité de réduire autant que possible la migration irrégulière afin de promouvoir et réguler la migration régulière et légalisée à travers des cadres et des accords bilatéraux entre les pays.

Elle a rappelé à cet égard l’initiative du président Kaïs Saïed sur le «Processus de Rome», dont l’un des principaux objectifs est la mise en place de filières migratoires régulières, en complément du «Pacte de compétences», financé par l’Union européenne, qui vise à faciliter la circulation des compétences et des managers.

Parmi les solutions pratiques pour lutter contre la migration irrégulière, Hammami a mentionné le développement économique à travers le développement de zones de migration intense afin de stabiliser les personnes dans leurs lieux de résidence, ainsi que de faciliter les canaux de migration régulière et légalisée.

D’autre part, la directrice générale de l’Onm a souligné l’émergence des défis posés par la migration régulière, notamment la migration massive des compétences pour travailler à l’étranger, citant les déclarations du doyen des ingénieurs sur le départ de milliers d’ingénieurs tunisiens à l’étranger, ainsi que des départs des médecins tunisiens vers des pays où leurs compétences sont mieux valorisées.

Ahmed Messaoudi, directeur général du placement à l’étranger et de la main d’œuvre étrangère, a indiqué que la Tunisie a signé des accords de travail avec plusieurs pays, dont la France (2008), la Suisse (2012), le Qatar (2010) et deux nouveaux accords avec l’Italie en octobre 2023 et l’Arabie Saoudite en décembre 2023, ouvrant des canaux de migration régulière et offrant des opportunités d’emploi aux travailleurs tunisiens.

Selon Messaoudi, en 2023, 9 600 contrats de travail ont été signés en France et en Italie, outre la formation de 38 jeunes aux métiers du bâtiment pour être employés par des entreprises italiennes et l’embauche de 4 000 jeunes en France pour des emplois saisonniers. Offrir des opportunités d’emploi régulières et ouvrir des voies légales aux jeunes Tunisiens est un moyen de réduire la migration irrégulière, a-t-il déclaré.

L’Ecole d’été de l’OIM sur la migration se poursuivra jusqu’au vendredi 30 août, avec la participation de nombreux chercheurs tunisiens dans le domaine de la migration, de représentants de la société civile, d’étudiants et de nombreux universitaires.

Cette initiative fait partie du Programme régional pour le développement et la protection des migrants (PDPP) en Afrique du Nord, financé par l’Union européenne et mis en œuvre par l’OIM en Algérie, en Égypte, en Libye, au Maroc et en Tunisie, afin d’approfondir les connaissances sur la migration, de renforcer la cohésion entre les communautés d’accueil et les migrants. Elle est également soutenue par le Programme régional de migration pour l’Afrique (États-Unis).

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