Tunisie : les entreprises communautaires continuent d’être choyées par l’Etat

Que ne fait-on pas pour que les entreprises communautaires – que le président Saïed met au cœur même de son modèle économique socialisant – surmontent leurs difficultés et démarrent enfin leurs activités ?  

La secrétaire d’Etat en charge des Entreprises communautaires, Hasna Jiballah, a déclaré que le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle est en train de mettre en œuvre une série de nouvelles mesures visant à garantir la pérennité de ces entreprises qui ont du mal à démarrer et à entrer en production, et à aplanir les obstacles réglementaires et législatifs auxquels elles font face, à leur trouver des solutions de financement, de formation et d’accompagnement, et ce en coordination avec le gouvernement, la présidence de la république et plusieurs départements ministériels concernés.

La secrétaire d’Etat, qui assistait, jeudi 24 octobre 2024, au démarrage de deux entreprises communautaires à Médenine et Sidi Makhlouf, dans le cadre d’une visite effectuée dans cette région du sud-est tunisien, a indiqué que certains textes de lois vont être modifiés, notamment ceux relatifs au transport et au foncier agricole, rapporte Mosaïque FM.

Dans ce cadre, a-t-elle précisé, un projet d’amendement du texte de loi relatif aux domaines agricoles de l’Etat a été présenté et il attend d’être adopté par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).

Il y a aussi un projet d’amendement de la loi n° 23 daté du 1er avril 2008 relative au régime des concessions, qui donnera la priorité aux entreprises communautaires, ainsi qu’un projet d’accord avec la Direction des forêts, relevant du ministère de l’Agriculture, qui donnera aux entreprises communautaires la possibilité d’exploiter les produits forestiers.

Par ailleurs, un travail est mené avec le Registre national des entreprises pour mettre en place une plateforme numérique de manière à assurer l’intégration numérique des entreprises communautaire et à en faciliter les procédures, afin d’accélérer le processus de création de ces entreprises et leur entrée en activité. 

La secrétaire d’Etat a également parlé de nouvelles mesures fiscales, notamment l’exonération des entreprises communautaires des impôts et des taxes pendant une durée de 10 ans, afin de leur faciliter l’acquisition d’équipements et de matériels nécessaires à leur production.

De plus, un mécanisme de garantie d’un montant de 10 millions de dinars est prévu dans le cadre du budget de 2025, ainsi qu’une prime de soutien à l’étude de projet d’un montant de 5000 dinars et d’une autre prime de soutien d’un montant de 20 000 dinars pour les entreprises communautaires déjà entrées en activité.

Toutes ces facilités et aides publiques, qui couteront cher aux contribuables, sont censées permettre aux entreprises communautaires si chères au président Saïed d’exister enfin, puisqu’il s’est avéré qu’elles sont incapables d’exister en comptant sur leurs propres moyens, comme il est du reste demandé aux autres entreprises.

Espérons que cette politique discriminatoire – et n’ayons pas peur des mots ! – qui bénéficie aux entreprises communautaires les aidera vraiment à démarrer et que tout cet argent qui sera dépensé ne sera finalement pas jeté par la fenêtre.

I. B.

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