Les médias tunisiens, tous supports confondus, se portent très mal. Ils ne se sont jamais aussi mal portés depuis la révolution du 14 janvier 2011, qui a été un tournant décisif pour leur développement dans un climat de liberté et de réconciliation avec le public. Tout cela fait partie du passé et c’est le retour des mauvais jours des années de plomb.
Signe de ce malaise, la disparition du journal hebdomadaire (papier et électronique) Acharaa Al-Magharibi après neuf ans d’existence. C’est sa rédactrice en chef Kaouther Zantour qui a annoncé la mauvaise nouvelle, justifiant les difficultés du journal par le manque de soutien de la part des annonceurs. Le manque de ressources publicitaires empêche le journal de garantir la stabilité matérielle de l’équipe rédactionnelle, technique et administrative.
Face aux difficultés, il a été convenu avec l’associé fondateur, l’homme d’affaires Moncef Sellami, de régler les problèmes encore en suspens et de liquider l’entreprise.
«La presse écrite en Tunisie traverse aujourd’hui sa période la plus difficile dans l’histoire du pays», a déclaré Zantour, ajoutant que le secteur n’a connu aucune réforme susceptible d’assurer sa pérennité et sa continuité, contrairement à ce qui s’est passé dans beaucoup d’autres pays.
Même la question de la répartition de l’enveloppe publicitaire des entreprises publiques, souvent évoquée par les responsables, n’a pas été réglée et les promesses faites en ce sens par les gouvernements successifs sont restées lettres mortes, a expliqué Zantour. Sans parler des autres promesses faites pour régler le problème de la couverture sociale, et qui a maintenu les employés du secteur dans une situation de précarité totale.
I. B.
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