On a déploré dans ce journal le manque de réactivité de la diplomatie tunisienne face aux attaques dont la Tunisie était l’objet à la suite de ce qui a été qualifié par plusieurs médias et responsables occidentaux, notamment aux Etats-Unis et en Europe, de «coup d’Etat», suite aux dispositions constitutionnelles annoncées le 25 juillet dernier par le président de la république Kais Saïed.
On se demandait, à juste titre, à quoi servaient tous ces diplomates qui coûtent très cher aux contribuables tunisiens et qui, dans les moments de crise, brillent par leur immobilisme et leur manque d’initiative pour essayer d’expliquer la position officielle tunisienne. La réponse est finalement venue de Brahim Rezgui, diplomate de carrière et actuel secrétaire général du syndicat du corps diplomatique, qui a déclaré lundi soir, 23 août 2021, sur les ondes de Shems FM : «Les ambassadeurs tunisiens ont reçu des instructions orales après le 25 juillet pour ne pas réagir aux attaques et au lobbying à l’étranger contre la Tunisie», a-t-il dit, en citant le cas de l’ambassadeur de Tunisie à Washington, qui venait d’être démis de ses fonctions.
Il avait parlé aussi des dysfonctionnement de la diplomatie tunisienne, notamment ce qu’il a qualifié de «favoritisme» et de «dépassements», notamment dans les concours, les recrutements et la promotion professionnelle, soulignant la nécessité de rendre public le rapport sur la corruption au sein du ministère des Affaires étrangères, ordonné en 2019 par le chef du gouvernement Youssef Chahed, à l’initiative du président Saïed, qui venait de prendre ses fonctions, rapport dont on évite de parler. «Des collègues ont été promus alors qu’ils venaient d’être sanctionnés pour des dépassements», a-t-il expliqué.
I. B.
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