Quel message le pouvoir actuellement en place en Tunisie a-t-il voulu envoyer à l’intérieur et à l’extérieur en empêchant les journalistes, tunisiens et étrangers, d’assister à la séance inaugurale de la nouvelle assemblée, aujourd’hui, lundi 13 mars 2023 ? (Illustration : l’assemblée restera-t-elle fermée aux journalistes ?)
Les collègues sont rassemblés depuis ce matin devant la porte de l’Assemblée, au Bardo, où seuls les journalistes de l’agence officielle Tap et de la Radio et Télévision nationales ont été admis pour couvrir la séance inaugurale du nouveau parlement, élu par seulement 11% des électeurs inscrits. Ils protestent contre leur empêchement de faire leur travail et ne savent pas quoi faire : attendre une hypothétique autorisation d’entrée qu’aucune partie officielle n’a cru devoir assumer la responsabilité de leur accorder, ou quitter les lieux au risque d’accepter ainsi une décision arbitraire et qui traduit, chez les responsables de ce pays, un mépris total non seulement pour les médias mais aussi pour le peuple tunisien dans son ensemble que ces médias ont vocation d’informer, et d’informer sans parti-pris et en toute indépendance du pouvoir.
Ce triste épisode est lourd de signification et de conséquence et il risque d’être le fait saillant que l’opinion, tant nationale qu’internationale, retiendra de cet événement, dont Kaïs Saïed entend inaugurer une nouvelle phase historique.
Le président de la république avait promis, il y a quelques jours, que la nouvelle assemblée, dont il a piloté l’avènement du début à la fin, sera différente de toutes celles qui les ont précédée : on en a déjà là une première confirmation. Ses travaux seront-ils maintenus secrets ou soigneusement filtrés par les médias de l’Etat ? Wait and see…
I. B.
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