Le déficit budgétaire de la Tunisie sera de l’ordre de 9,7% du PIB en 2022, contre 6,7% prévu par la loi de finances pour l’année en cours, a indiqué, vendredi 20 mai 2022, le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT).
Marouane Abassi parlait lors de la 7e édition. du Forum de la Fiscalité, organisé par l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE, section de Sfax), sous le thème «Développer les PME à l’international : leviers et risques».
M. Abassi a expliqué l’aggravation du déficit par la hausse des prix de l’alimentation et de l’énergie, due à la crise russo-ukrainienne, qui a entraîné une augmentation des dépenses de compensation, rappelant que le budget de l’Etat a été établi sur la base d’un prix du baril de 75 dollars.
«L’augmentation d’un dollar du prix du pétrole entraînera une augmentation de 137 millions de dinars tunisiens (MDT) des dépenses d’indemnisation. De même, une augmentation de 10 dollars du prix des céréales engendrera un surcoût de 88 MDT pour le fonds d’indemnisation», a-t-il aussi précisé pour souligner l’ampleur de la hausse des dépenses publiques, qui n’ont pas été accompagnées d’une hausse similaire au niveau des recettes fiscales et autres, la croissance économique ayant encore du mal à redémarrer depuis la révolution de 2011, qui s’est accompagnée, paradoxalement, d’instabilité politique et de mauvaise gouvernance économiques, conjuguées à une montée des revendications sociales.
Malgré le début de relance de certaines activités (extraction minière, tourisme et exportations manufacturières), ce déficit budgétaire risque de perdurer encore quelques années et ne sera résorbé que si les réformes économiques promises par le gouvernement seront enfin mises en œuvre et que d’autres crise ne viendront pas contrarier ou freiner la reprise constatée sur le plan mondial.
I. B. (avec Tap)
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