Pour l’économie tunisienne les mauvaises nouvelles se suivent et se ressemblent et on ne voit pas vraiment d’éclaircie à l’horizon, au contraire: le déficit courant de notre pays devrait s’aggraver pour atteindre 10% du PIB en 2022, contre 6,8% initialement attendus et 6,1% en 2021, a déclaré, vendredi 20 mai 2022 à Sfax, le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Marouane Abassi.
Constatant les fortes pressions sur les balances mondiales, non encore remises des effets de la crise sanitaire, notamment le secteur extérieur, le gouverneur qui intervenait lors de la 7e édition du Forum de la fiscalité, organisé par l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE), sous le thème «Développement des PME à l’international : leviers et risques», a indiqué qu’«un creusement significatif du déficit commercial est attendu en raison de notre dépendance aux importations de produits stratégiques (énergie et céréales) de la zone de conflit russo-ukrainien, combinée à la flambée sans précédent des prix du pétrole (113 $ le baril de Brent le 17 mai, avec un pic à 128 $ le 8 mars).»
Selon le gouverneur de la BCT, la crise russo-ukrainienne va également générer une hausse importante de la facture énergétique, une augmentation de la facture alimentaire (la zone de conflit a fourni 42% de l’approvisionnement céréalier de la Tunisie en 2021) ainsi qu’un impact négatif sur les exportations de les secteurs manufacturiers par rapport au ralentissement attendu de la demande de la zone euro.
Cette crise entraînera également «des effets négatifs sur les revenus touristiques des pays de la région en conflit, sachant que le marché russe a fourni des revenus de près de 800 millions de dinars tunisiens (MDT) pour environ 630 000 arrivées en 2019 et une augmentation des frais de transport et des frais d’assurance».
Source : Tap.
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