L’entrée ouest de la ville palestinienne Ariha (Jéricho) a été baptisée du nom de Habib Bourguiba, en hommage à l’ancien président tunisien.
La décision du ministère palestinien du Pouvoir local, en vertu de laquelle l’entrée ouest de la ville d’Ariha sera baptisée du nom du leader nationaliste et 1er président de la république tunisienne, Habib Bourguiba, a été adoptée, aujourd’hui, par le président Mahmoud Abbas.
L’agence de presse palestinienne Wafa indique que cette décision vise à rendre hommage au parcours du président Bourguiba ainsi qu’au soutien de la Tunisie et de son peuple à la cause palestinienne.
Cette décision, on l’a compris, est un clin d’oeil au célèbre discours d’une cinquantaine de minutes prononcé par Bourguiba, le 3 mars 1965, lors de sa visite historique dans un camp de réfugiés à Ariha, dans lequel il avait proposé le retour à «la légalité onusienne, au plan de partage de 1947-48.»
«S’il apparaît que nos forces ne sont pas suffisantes pour anéantir l’ennemi ou le bouter hors de nos terres, nous n’avons aucun intérêt à l’ignorer, ou à le cacher», avait-il averti. Et d’ajouter: «Il faut le proclamer haut. Force nous est alors de recourir, en même temps que se poursuit la lutte, aux moyens qui nous permettent de renforcer notre potentiel et de nous rapprocher de notre objectif par étapes successives. La guerre est faite de ruse et de finesse. L’art de la guerre s’appuie sur 1’intelligence, il implique une stratégie, la mise en œuvre d’un processus méticuleusement réglé. Peu importe que la voie menant à l’objectif soit directe ou tortueuse. Le responsable de la bataille doit s’assurer du meilleur itinéraire conduisant au but. Parfois, l’exigence de la lutte impose contours et détours.»
Ce discours visionnaire et en avance sur son époque avait valu à Bourguiba une campagne de dénigrement dans la plupart des capitales arabes où les populations étaient alors travaillées par la propagande nassérienne et nationaliste arabe, aussi inefficace qu’improductive.
Si la stratégie préconisée à l’époque par Bourguiba avait été suivie, la situation au Proche-Orient serait aujourd’hui complètement différente et les Palestiniens auraient déjà leur Etat indépendant et reconnu par la communauté internationale.
Les Palestiniens, qui le savent et le disent, regrettent aujourd’hui que la voix de sagesse de Bourguiba n’a pas été entendue par les Arabes.
H. K.
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