14 Déc 2015 | 9:23 A LA UNE, TRIBUNE, Tunisie
Le terrorisme est en train de s’attaquer à l’un des symboles de la république et trésors de la nation tunisiennes: l’école moderne. Sommes-nous préparés à affronter le pire?
Par Fredj Bouslama*
En dépit des efforts considérables que déploient les forces de sécurité et l’armée nationale dans la lutte contre le terrorisme, les révélations qui tombent après chaque intervention réussie font froid dans le dos.
Depuis quelque temps des informations récurrentes sur l’implication de jeunes lycéennes ou lycéens dans des affaires terroristes retentissent dans les médias sans aucune réaction de la part du ministère de l’éducation.
Un irresponsable manque de vigilance
Le fait est que nous avons tous observé avec une certaine légèreté et indifférence, depuis la révolution, des signes manifestes d’une sympathie exprimée par une certaine tranche de jeunes lycéens envers les idéologies extrémistes et ses machines de guerre dans le milieu scolaire.
Clamés par des foules de jeunes scolarisés en transe, le drapeau de l’Etat islamique, les étendards de Daech et les dessins glorifiant Oussama Ben Laden ont bel et bien été brandis devant nos yeux, en toute impunité, en pleine cours des lycées et sur les murs des établissements scolaires sans que personne ne bouge le petit doigt.
Le phénomène n’a jamais été traité sérieusement et ces messages qui nous ont été envoyés ont été mis sur le compte de déviance juvénile et de comportement irresponsable de la part de petites bandes d’ados qui veulent jouer la provocation. L’évolution récente de la situation indique que ces petites manifestations ne sont que le bout apparent d’un iceberg immergé sous notre dangereuse insouciance et notre irresponsable manque de vigilance et de réactivité dans un moment ou le pays tout entier est en situation de guerre franche et déclarée. En plus des cellules actives et des cellules dormantes connues dans la catégorisation des mouvances islamistes extrémistes, l’école est devenue aujourd’hui le lit d’un troisième type de cellules non moins dangereuses qui sont «les cellules en couveuse».
Aujourd’hui et au vu des récents événements relevés par les médias, la menace se précise et s’intensifie. L’école n’est plus uniquement un terreau pour l’endoctrinement et le recrutement des militants pour la cause jihadiste, elle devient également la cible de projet d’actions terroristes.
Au lycée Ibn Arafa, à Chebika, gouvernorat de Kairouan, on a découvert une lettre dans laquelle les signataires, se réclamant de l’organisation terroriste de l’Etat islamique (Daech), ordonnant à la direction du lycée de séparer les filles des garçons et de changer le programme scolaire pour le remplacer par l’enseignement de la charia (loi islamique).
Les auteurs de la lettre anonyme menacent aussi de mort les enseignants qui se déroberaient à leurs injonctions.
Il y a quelques semaines, l’école Bechechma, délégation de Kondar, dans la région du Sahel, a vécu une histoire similaire. Le directeur de cette école a été menacé, dans une lettre anonyme, de décapitation s’il n’enseignait pas la charia aux élèves et n’abolissait pas la mixité en classe.
Les événements du weekend dernier confirment cette tendance. Un jeune lycéen de 14 ans, membre de la cellule qui a été démantelée dans le gouvernorat de Kasserine, a avoué son intention de se faire exploser dans l’un des établissements scolaires de sa région. Le même jour, une lettre de menace d’attentat à la bombe dans le lycée a causé la suspension provisoire des cours.
Un dispositif de veille et d’alerte
Le danger est imminent. La mort rode autour de nos écoles et de nos lycées et il n’est plus tolérable de continuer à espérer que ça n’arrive jamais. Nous sommes tous responsables de la protection de nos écoles et de nos enfants de ces menaces et devons réagir très vite.
Si par malheur et par négligence de notre part les terroristes parviennent à mettre en exécution leurs menaces, toute la structure de la nation et de l’Etat sera dangereusement ébranlée. Aucun gouvernement ne résistera devant la colère et la douleur que pourrait provoquer un acte aussi horrible surtout s’il n’a rien fait pour répondre d’une manière réfléchie, ferme et efficace à ces menaces.
Nous avons besoin de mettre en place une stratégie globale et un plan d’urgence pour assurer la protection des établissements scolaires et l’assainissement du milieu éducatif des «cellules en couveuse».
Des services spéciaux anti terrorisme et embrigadement pour mineurs doivent être créés. L’environnement des établissements scolaires doit être surveillé pour traquer des observateurs potentiels et des zones de sécurités interdisant le stationnement devant les établissements scolaires à risque doivent être établies. Des dispositifs de fouille et d’identification doivent être mis en place dans ces établissements.
Les activités suspectes des lycéens sur les réseaux sociaux doivent être repérées et poursuivies. Des consignes de sécurité en cas d’attentat doivent être diffusées à grande échelle dans tous les établissements scolaires pour limiter les dégâts en cas d’attentat mais aussi pour provoquer un effet de choc nécessaire pour éveiller la vigilance et l’attention du personnel éducatif, des élèves et de leurs familles face à ce problème.
Un dispositif de veille, d’alerte et de prise en charge bien articulé et coordonné impliquant les familles des élèves, le personnel éducatif, les forces de sécurités, les instances juridiques, les services sociaux et de protection de l’enfance et des associations de la société civile pour repérer et alerter des comportements et des attitudes suspectes des élèves à l’école et dans la famille.
Un programme de dés-endoctrinement et de réinsertion sociale et scolaire doit prendre en charge les élèves attirés par l’idéologie de la mort avant qu’ils ne s’enfoncent et qu’ils ne commettent l’irréparable.
Un vaste travail de sensibilisation, d’écoute et de dialogue doit être fait dans chaque école chaque collègue et chaque lycée. Un gros coup de pied dans la fourmilière doit permettre de mettre tout à plat, de voir plus clair et de séparer les bonnes des mauvaises graines.
Il faut donc investir de l’argent, du temps, il faut mobiliser des hommes et des femmes. Il faut consacrer des espaces réels et virtuels et des outils pour être à la hauteur face à toutes ces menaces qui pèsent sur notre système éducatif et qui visent nos enfants. Il faut que nous sortions de cette posture attentiste et passive. Il faut monter à la charge pour protéger nos enfants et pour défendre l’un des grands symboles de la république, et l’un des trésors de la nation: l’école tunisienne moderne.
* Représentant de l’AMS en Tunisie et assistant du SGWSA pour le monde arabe.
Ce que je disais des « jardins d’enfants coraniques » est également valable pour les écoles primaires : C’est là que l’enfant, père de l’homme, est le plus influençable
Il est parfaitement naturel que ces « jardins d’enfants » coraniques se soient consacrés à cette activité, puisqu’ils ne sont soumis à aucun contrôle sérieux. Les islamistes, qui nous ont déjà fourni la preuve de leur grande perversité, n’agissant jamais sans bien réfléchir, mais qui mettent un point d’honneur à remplir convenablement la mission qu’ils se sont donnée, savent bien que c’est dans les jardins d’enfants que doit commencer leur sale besogne, à travers un programme de formation formidablement bien conçu’ Ces enfants sont livrés à des islamistes au sein de structures « coraniques » qui se transforment rapidement en institutions de propagande, d’endoctrinement et d’inoculation du germe islamiste, jusqu’à l’infestation définitive de l’esprit du gosse, inconscient d’avoir été définitivement et incurablement inséminé’ Dès lors, je vous souhaite bonne chance pour rattraper la situation : toutes les tentatives de désinfection seront vouées à l’échec, car le gosse vous dira triomphalement « saydati m’a dit » et continuera sur cette lancée : man chabba 3ala chayen chaba 3alaih’ Nos autorités, qui prétendent être vigilantes à cet égard DOIVENT accorder aux jardins d’enfants bien plus d’attention qu’aux écoles et même qu’aux lycées, parce qu’il est bien plus facile de modeler l’enfant et de l’influencer dans ses premières années.
Bonsoir,
Les écoles coraniques sont bénéfiques pour les enfants et les grands aussi, il faut que l’individu choisit bien l’enseignant c’est tout. Bonne soirée.
Enseigner QUE le Coran est bénéfique? Va vivre en Arabie et fout-nous la paix. On veut la SCIENCE et la culture générale pour nos enfants, pas « l’enseignement » d’un livre vieux de 1400 ans.
Il faut que l’on soit vigilant face à ces terroristes …!! Ne pas les laisser faire. La priorité : l’éducation et l’économie… et bien sûr la sécurité.
Qu’attendre d’un (pseudo) Etat lorsque celui-ci est lui même infiltré par les islamistes, le laissant laxiste face à ce (nouveau) phénomène mortel de radicalisation épousant les thèses des terroristes, coupeurs de tête de DAECH.
Que dire aussi du laxisme dont fait preuve l’Etat face à la multiplication des jardins d’enfants coraniques, des écoles religieuses et enseignantes niqabées en plein cœur de Tunis ou encore le laxisme face à de jeunes sympathisants des terroristes-sanguinaires de DAECH ayant pignon sur rue, etc.
S’il arrive quoi que ce soit à nos enfants et si le gouvernement ne prend pas en compte toutes les mesures adéquates et draconiennes face aux nouveaux sympathisants de DAECH et du wahhabisme-salafiste-takfiristes tels que ceux énumérées dans cette article, il endossera l’entière responsabilité.
S’il arrive quoi que ce soit à nos enfants, ce sera la fin du gouvernement. Seul un coup d’Etat militaire pourra rétablir l’ordre, au prix de notre liberté et de notre démocratie, si chèrement payées.
N’importe quoi, ce n’est pas en Tunisie. lol
Un cri d’alarme… qui fait froid au dos… devant le violent tsunami islamiste; nous avons un traitre islamisant au sommet de l’État, entouré par des islamiste, mis en otage par Ennahdha; ayant établi un régime faible dans un État infiltré par les islamistes… La Tunisie est en passe d’être afghanisée méthodiquement… Béji Caïd Essebsi est une aubaine pour Ghannouchi et les islamistes… Une nouvelle révolution s’impose !
Malheureusement nous n’avons plus le choix. C’est comme en Egypte : il faut descendre par millions et instaurer un régime militaire.
Les frères musulmans ne partiront jamais sauf si l’armée les fait partir.
Pauvre Tunisie.
Le problème du musulman est dans son isolement doctrinaire religieux, ou il croit qu’Allah va résoudre tous ses problèmes sur terre en attendant de passer au paradis. Il pense que la vie sur terre n’est qu’un passage et n’a pas besoin d’ être vécue, les biens matériels, l’argent… sont superficiels. Maintenant certains ont décidés qu’ils avaient une mission divine à accomplir au nom d’Allah : le djihad par le sang et la violence : tuer tous ceux qui ne croit pas en Allah et qui le souille. Le musulman salafiste est en train de détruire l’islam, en tant que religion de progrès et de paix. Ils se sont mis à la place d’Allah. C’est écoeurant !
L’Etat qui ne lutte pas vraiment contre le terrorisme et ne fait rien pour les pauvres mais n’augmente pas les impôts des riches, ne peut pas être étonné que les salafistes trouvent toujours des membres. C’est le Gouvernement de la Tunisie qui a fait par la participation d’Ennahda au pouvoir les fait sortable.
C’est Ghannouchi qui est présent dans tous les médias. Et qui protège toujours ses frères en croyance.
Ils faut élever l’éducation et la qualité de la vie des pauvres.