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Tunisie-Cameroun : Un important potentiel de coopération à faire fructifier

TABC-Tunisie-Cameroun

Une réunion de la Haute commission mixte tuniso-camerounaise et une mission d’hommes d’affaires tunisiens au Cameroun sont prévues, en mars et avril 2016.

Par Wajdi Msaed

Un déjeuner-débat a été organisé, lundi 22 février 2015, par le Conseil tuniso-africain des affaires (TABC), a porté sur les moyens de promouvoir les échanges économiques entre la Tunisie et le Cameroun. Y ont pris part l’ambassadeur du Cameroun à Tunis, Victor Loé, l’invité d’honneur, Jalloul Ayed, ex-ministre des Finances et président d’honneur de TABC, Bassam Loukil, président du TABC, et Ameur Abdennadher, SG de l’Union des petites et moyennes industries (UPMI).

«Le Cameroun est l’un des rares pays où l’on parle couramment les deux langues française et anglaise et où les opportunités d’investissements et d’affaires sont fabuleuses», a lancé Jalloul Ayed à l’ouverture du débat, ajoutant que Douala, la  2e ville du Cameroun, a vu le lancement de la 1ère banque africaine engagé dans le développement de la coopération sud-sud.

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Bassem Loukil et Victor Loé.

Un grand potentiel de croissance

«Mon pays, qui a subi le Programme d’ajustement structurel, tend à atteindre le niveau de pays émergent, capable de réussir son développement socio-économique tout en restant uni dans sa diversité», a souligné le chef de la représentation diplomatique camerounaise en Tunisie. «Il y a beaucoup à faire, non seulement au Cameroun, mais dans tout le continent, dont la part dans le commerce mondial ne dépasse pas 2%», a-t-il ajouté. Traduire : le potentiel de développement et de croissance reste important dans un continent jeune et en pleine mutation socio-économique.

Evoquant les nombreux défi à relever, devant une pléiade d’opérateurs tunisiens de différents secteurs, M. Loé a indiqué que le Cameroun dispose d’une main d’œuvre qualifiée et bon marché à même d’attirer les promoteurs étrangers et qu’il a réussi, avec le concours de la Tunisie, à ouvrir un guichet unique destiné aux entreprises pour donner l’élan escompté au secteur commercial. «Nous comptons beaucoup sur les outils dont dispose la Tunisie et notamment le niveau d’expertise et de compétence de ses ressources humaines pour assurer la modernisation de notre économie», a-t-il encore dit.

«Nous nous préparons pour une mission d’hommes d’affaires tunisiens au Cameroun du 4 au 7 avril 2016 en vue d’explorer les opportunités offertes par ce pays frère et ami et renforcer les relations de coopération bilatérale dans tous les domaines», a déclaré, pour sa part, Bassem Loukil, annonçant la tenue la prochaine réunion de la Haute commission mixte tuniso-camerounaise à Tunis les 23 et 24 mars prochain, qui inscrira, dans son ordre du jour, l’examen de toutes les questions permettant de donner un autre élan à cette coopération en facilitant davantage les échanges bilatéraux.

Appelant les opérateurs tunisiens à participer nombreux au forum économique qui pourrait être organisé en marge des travaux de la commission mixte, le président de TABC a tenu à rappeler la grande sympathie que les Tunisiens manifestent envers le peuple camerounais, en insistant sur les opportunités offertes par l’économie du Cameroun, très diversifiée et disposant d’orientations claires.

Ameur Abdennadher a insisté lui aussi sur cette richesse économique du Cameroun, portée par une volonté claire de diversification qui attire les investisseurs et les opérateurs économiques étrangers.

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Victor Loé et Jalloul Ayed.

L’Etat tunisien doit s’investir davantage

Lors du débat, de nombreuses questions ont été posées qui ont trait aux conditions de réussite des démarches entreprises pour relancer la coopération tuniso-camerounaise. Des opérateurs ont estimé qu’en l’absence de facilités, le marché du Cameroun reste encore difficile. Ils se sont aussi interrogés sur les aides possibles au recouvrement des impayés, sur le contenu des conventions économiques signées entre les deux pays et sur les spécificités du système bancaire camerounais. On a aussi déploré le nombre réduit d’étudiants camerounais dans les universités tunisiennes et les difficultés rencontrées dans l’obtention de visas, notamment pour les opérateurs habitant les régions intérieures et qui doivent se déplacer plusieurs fois à Tunis pour cette formalité.

«Il faut se rapprocher des Marocains pour mieux connaitre le système bancaire camerounais», a lancé l’ambassadeur du Cameroun, comme pour rappeler à ses hôtes l’avance prise par le Maroc dans l’approche des marchés subsahariens.

Jalloul Ayed a ajouté que le secteur bancaire camerounais est encore classique et son marché de capitaux demeure embryonnaire. Il a aussi appelé les banques tunisiennes à accompagner les promoteurs tunisiens dans leur déploiement au sud du Sahara.

Bassem Loukil a ajouté, dans ce contexte, que le TABC ne cesse d’inciter la Banque centrale de Tunis (BCT) à assouplir les procédures monétaires pour faciliter la sortie des investisseurs à l’étranger et les banques privées à examiner les moyens de s’établir dans les pays subsahariens.

S’agissant des conventions bilatérales, le diplomate camerounais a indiqué qu’elles sont nombreuses et touchent à plusieurs domaines, mais leur mise en œuvre pose souvent problème et fait face à de nombreuses difficultés.
Quant au nombre d’étudiants camerounais en Tunisie, il est estimé à 1.500 et dépend du nombre de bourses accordées par l’Etat tunisien, a conclu Victor Loe, comme pour rappeler aux opérateurs présents que le développement des relations économiques tuniso-camerounaises dépend d’un investissement de l’Etat tunisien.

Cette dernière remarque a suscité un intérêt chez la partie tunisienne, qui a proposé, séance tenante, d’accueillir 5 étudiants camerounais à l’université de Sfax pour préparer leurs projets de fin d’études (PFE) et 5 stagiaires camerounais dans des entreprises membres de l’UPMI.

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