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Les Arabes face au transfert annoncé de l’ambassade américaine à Jérusalem

En Palestine, les Arabes doivent recourir au principe du vaccin, substance qui, bien que d’origine microbienne, est inoculée dans le corps risquant maladie pour l’immuniser contre elle.

Par Farhat Othman *

Fidèle à sa parole, le nouveau président américain Donald Trump entend aller vite dans le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem, ville déclarée unilatéralement par Israël capitale de son État.

Cela a bien l’apparence d’être parfaitement légitime du moment que c’est la capitale déclarée par le premier État concerné et que les États arabes, se déclarant adversaires et ennemis, ne le reconnaissent pas.

Contrer l’apparence de la légalité par la vraie

Or, le droit sur lequel les Arabes basent leur refus de reconnaître Israël leur impose déjà une telle reconnaissance, cet État étant juridiquement le frère siamois de l’État palestinien dont ils prétendent servir la cause.

D’où la parfaite apparence de légalité logique de l’initiative américaine que renforce l’illogisme de l’attitude arabe du refus de reconnaissance d’Israël. Car ce dernier est sans nulle efficacité, étant même contre-productif, ne pouvant qu’entraîner ipso facto le rejet de l’État de Palestine bien qu’ayant la même souveraineté que son frère jumeau monozygote.

Aussi, la seule façon de contrer l’initiative de transfert de l’ambassade américaine, et qui serait de nature à s’imposer à tous, y compris au président américain et aux milieux les plus acquis à l’État juif, est de la combattre avec les armes appropriées en usant de la légalité internationale formelle.

Si un État, Israël en l’occurrence, a le droit de situer sa capitale où il l’entend sur son territoire et que ses partenaires, dont le meilleur d’entre eux, ont parfaitement le droit de s’y installer, cela ne saurait être contrarié, pour l’un comme pour les autres, que par un autre droit de même calibre.

C’est bien celui qu’impose le droit international, hiérarchiquement supérieur au droit national, ici le droit interne israélien; or, s’agissant de Jérusalem, il est dans le respect du caractère spécifique de la ville qui ne saurait être la capitale d’un seul État et non aussi de son parfait alter ego sans l’existence et la souveraineté duquel il n’a aucune réalité

Le temps de la paix des braves est venu !

Une telle légalité internationale doit toutefois être assumée et reconnue à la fois par les deux États concernés.

Qu’Israël s’y refuse, on ne peut que le comprendre, puisque cela sert ses intérêts immédiats; mais quel intérêt ont les Arabes à s’accrocher encore à ce cache-sexe inutile de la non-reconnaissance de l’État juif alors que c’est dans sa reconnaissance dans le cadre du partage de 1947 que réside leur unique chance de retrouver leurs droits ?

N’est-il pas temps d’arrêter de desservir la cause du peuple palestinien dont ils font tout juste commerce, et un bien mauvais commerce qui, depuis longtemps, n’est même plus au niveau de celui de la fripe dans nos pays pauvres !

Que l’on ne s’y trompe pas ! Il n’est aucune façon de contrer l’initiative américaine, assez censée logiquement et juridiquement, que par une initiative équivalente, se situant à son diapason en termes de logique et de droit. C’est celle d’oser enfin reconnaître Israël et d’appeler au retour de la légalité de 1947.

C’est ainsi et ainsi seulement que Donald Trump serait amené à revoir sa décision pour montrer l’exemple qu’il se doit d’avoir en ce dossier afin d’amener enfin la paix en une région qui y est mûre.

En effet, la paix dans le monde, si précieuse pour le capitalisme dont il incarne le triomphe, impose de l’être en Palestine, ce qui pourrait transformer toute la région du marché des armes et de la haine qu’elle est aujourd’hui en celui des affaires et des rapports d’amitiés, sinon d’amour, bien plus bénéfique.

D’autant plus qu’il ne s’agit que de déchirements dans une même famille, celle du monothéisme, ce qui facilite le passage fatal au temps de la paix. Car on sait bien que si les conflits familiaux sont les plus cruels, ils sont aussi de ceux qui peuvent rapidement évoluer vers le parfait amour.

Qu’est-ce qui empêcherait donc un juif et un musulman de s’aimer? Le musulman n’a-t-il pas été le meilleur allié des juifs lors de la Shoah qui était bien le fait des chrétiens? Il est temps de communier dans l’amour universel. C’est cela la vraie foi et la diplomatie authentique, revenue à ses lettres de noblesse.

* Ancien diplomate et écrivain, auteur de « L’Exception Tunisie » (éd. Arabesques, Tunis, 2017).

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