Chedly Ayari appelle la communauté financière et les agents économiques à faire preuve de sagesse et de retenue pour défendre la valeur du dinar.
Dans le discours qu’il a prononcé aujourd’hui, vendredi 5 mai 2017, à l’ouverture des travaux du séminaire de clôture du projet de jumelage portant sur la modernisation du cadre opérationnel de la politique monétaire de la Banque centrale de Tunisie (BCT), le gouverneur Chedly Ayari est longuement revenu sur la situation économique en Tunisie depuis la révolution de janvier 2011, les difficultés rencontrées pour mettre en route les réformes nécessaires et les contraintes nationales et internationales de la politique monétaire. Il est, également, revenu sur les causes et les circonstances de la récente chute brutale du dinar tunisien.
Les premiers mois de 2017 ont été marqués par la résurgence des tensions inflationnistes et ont surtout affiché une détérioration inquiétante des déficits commercial et courant, a rappelé M. Ayari. Ce qui a, selon lui, amplifié le déséquilibre entre l’offre et la demande de devises sur le marché des changes et les pressions sur le taux de change du dinar, en dépit des efforts de régulation la liquidité en devises consentis par la BCT.
«Il faut dire que les forces qui tirent vers le bas la valeur de la monnaie nationale se sont autoalimentées, dans le sillage de la multiplication des déclarations de toutes parts, exacerbant les anticipations à la baisse de la valeur de la monnaie nationale et accentuant les pressions sur la valeur future du dinar», a admis le gouverneur de la BCT. Et d’ajouter : «Cela n’a pas manqué de semer le doute chez l’ensemble des acteurs, y compris les banques auxquelles il a été confié la mission d’assurer le rôle de teneurs de marché. Du coup, un mouvement de panique s’est emparé de la place, et dont les conséquences auraient pu être désastreuses pour l’économie tunisienne, n’eut été la volonté affirmée des autorités monétaires pour gérer calmement cette mini crise de change.»
M. Ayari fait allusion, aux décisions prises par le conseil d’administration de l’institut d’émission lors de sa réunion du 25 avril 2017, s’inscrivent parfaitement dans cette logique de régulation.
Il s’est ensuite adressé à l’ensemble de la communauté financière ainsi que tous les agents économiques, pour les appeler «à faire preuve de sagesse et de retenue, en cette phase difficile que nous traversons, ne serait-ce que pour défendre la valeur du dinar».
Il a préconisé, dans ce contexte, la réhabilitation de la valeur du travail, l’amélioration de la productivité et l’encouragement de la production nationale en favorisant la consommation de produits «made in Tunisia».
«Par cet élan patriotique, nous arriverons à produire plus, exporter plus, rétablir l’équilibre de nos comptes extérieurs et mettre fin à la spéculation sur la monnaie nationale», a-t-il souligné.
I. B.
Donnez votre avis