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Pourquoi Ghannouchi se félicite-t-il de l’attaque contre la Syrie ?

Rached Ghannouchi en costume cravate, hier, à Hrairia.

Ouvrant la campagne électorale de son parti pour les prochaines élections municipales, hier, samedi 14 avril 2018, à Hrairia, à l’ouest de Tunis, Rached Ghannouchi n’a pas manqué l’occasion pour se féliciter de l’attaque occidentale contre la Syrie.

Parlant quelques heures après cette attaque contre des installations syriennes, près de Damas, censées être des cibles militaires, le président du parti islamiste tunisien a déclaré notamment : «Hier vers minuit, il y a eu deux événements majeurs qui n’ont rien de commun. En Tunisie, il y a eu le démarrage des élections municipales. Des jeunes filles et des jeunes garçons ont commencé, dans tout le pays, à coller les affiches des listes électorales. Et en même temps, des missiles sont tombées dans certaines régions de Syrie».

Pour le leader islamiste tunisien, qui a trouvé ici l’occasion de tenir un discours visant à gagner la sympathie des pays Occidentaux auteurs de l’attaque, notamment les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France, se félicite, à l’évidence, du camouflet subi par le président Bachar El Assad.

Le crime de ce dernier, aux yeux de Ghannouchi, est, on l’a compris, d’avoir triomphé des terroristes islamistes qui voulait prendre possession de son pays et fait échouer le plan de l’internationale islamiste, menée par le Qatar, la Turquie et les Frères musulmans égyptiens, dont Ennahdha est une excroissance tunisienne.

Ce que Ghannouchi n’a pas dit et qui se comprend bien en plaçant son discours dans son contexte, c’est que les islamistes tunisiens, contrairement à leurs «frères» dans les autres pays de la région, notamment l’Irak, la Syrie, l’Egypte et la Libye, ont réussi à cacher leur jeu et à tromper leurs compatriotes et ils s’apprêtent aujourd’hui à remporter les premières élections municipales libres en Tunisie, ce qui va leur ouvrir un boulevard pour remporter aussi les législatives et présidentielles de 2019, et prendre ainsi définitivement les rênes du pouvoir dans le pays.

 

Imed Bahri

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