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Députés sanctionnés : Deux poids deux mesures

Pour avoir verbalement agressé hier, mardi 22 mai 2018, Mohamed Ennaceur, le député de la Voix des agriculteurs, Fayçal Tebini, a été sanctionné par le bureau de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), mais ses agresseurs n’ont pas subi le même sort.

Reprochant à Mohamed Ennaceur d’être inéquitable dans la distribution du temps de parole aux élus, le député de Jendouba a été irrespectueux vis-à-vis du président de l’ARP, qu’il a qualifié de «catastrophe». La séance a été levée et le bureau de l’Assemblée a décidé de sanctionner le député d’une privation de parole pendant 3 séances.

On notera cependant que lors de ce «clash», Fayçal Tebini a été insulté, de son côté, par certains de ses collègues. L’un d’eux l’a traité d’«animal» et un autre, le président du bloc parlementaire Nidaa Tounes, Sofiene Toubal lui a arraché le téléphone qu’il utilisait pour diffuser en direct son intervention.

Des collègues de Fayçal Tebini ont estimé que tous les députés qui commettent des écarts doivent être sanctionnés sans distinction. Ils ont aussi estimé que la privation de parole ne peut pas constituer une sanction acceptable, car elle porte atteinte à la liberté d’expression.

Les défenseurs de Tebini rappellent aussi que plusieurs abus ont été commis dans l’hémicycle, la dernière en date est celle du député du bloc démocratique, Mabrouk Hrizi, qui, pour exprimer sa colère contre ses collègues, lors de la séance plénière du 24 mars 2018, en s’adressant au président de l’Assemblée et en l’accusant de haute trahison, a menacé de se transformer en kamikaze et de se faire exploser en pleine assemblée.

Ce grave écart de conduite n’a pas été sanctionné.

Y. N.

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