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Coup de pouce de Meet Africa à Zaafrania, 1ère safranière en Tunisie

Parmi les 80 lauréats africains, dont 30% de femmes, accompagnés par le 1er programme Meet Africa, deux Tunisiennes, Khaoula Ben Baaziz et Imen Haj Salah, fondatrices de Zaafrania, une entreprise spécialisée dans l’agriculture biologique et employant des femmes à Sidi Thabet, un bourg agricole au nord-ouest de Tunis.

Par Zohra Abid

C’est ce qu’a indiqué Khaoula Ben Baaziz, doctorante en physiologie des plantes à l’université Blaise Pascal de Clairmont-Ferrand en France et chercheuse dans le domaine de l’agriculture à l’Institut national des recherches en génie rural, eaux et forêts à Tunis, à El Menzah, Tunis, dans son témoignage diffusé dans un film projeté à la cérémonie de clôture des Journées Meet Africa (12 – 14 septembre 2018, à Gammarth, au nord de à Tunis), qui a donné  la parole à certains lauréats du programme.

Le safran bio tunisien creuse son sillon

Zaafrania produit du safran bio d’une qualité rivalisant les meilleurs du monde que ce soit au Maroc, en Espagne ou encore en Iran, un produit très prisé et dont le prix connaît une forte hausse au fil des ans. Le safran bio est contenu, aujourd’hui, dans plusieurs produits alimentaires dont la confiture, le vinaigre, le sirop ou l’huile aromatisée vendus aujourd’hui sur le marché tunisien et un peu partout dans le monde, explique-t-elle.

«Meet Africa nous a accompagnées dans la réussite de notre projet en nous aidant dans l’importation des bulbes bio pour réaliser la 1ère plantation, obtenir une certification « agriculture biologique » et élaborer une stratégie de marketing», a encore souligné Kahoula Ben Baaziz, l’une des 14 compétences tunisiennes retenues par le 1er programme Meet Africa et dont le tiers ont déjà fondé leur entreprise et qui, en plus du soutien financier, ont reçu un accompagnement personnalisé répondant à leurs besoins.

Khaoula Ben Baaziz et Imen Haj Salah.

D’autres projets tunisiens à succès

Parmi ces jeunes, Karim Beji avec son projet en cours de réalisation, C2E, Imed Ben Brahim avec B€ Electronic, Ilyes Ben Hassine avec Soliva, consacré à la valorisation des déchets des huileries avec de l’énergie solaire, Ahmed Chaari avec Anavid, un projet inspiré de Google Analaytics et destiné aux patrons de magasins, Akram Denguir avec Relief Engineering portant sur les solutions logicielles, Slim Fourati avec Kliki dédié au financement de micro-projets et à la recherche des sponsors, Wassim Guerfal avec Friendly Bike, portant sur le transport dans les villes du futur, Barhoum Karbouch avec Vermisol qui produit des fertilisants à partir des déchets organiques, Abdallah Khenissi avec WEE, déjà créé, basé sur la conception et la fabrication de concentrateurs solaires pour la production d’énergie, le dessalement de l’eau de mer et le recyclage des déchets et ordures, Habib Nasser avec son entreprise FABMS, créée en novembre 2016 autour du développement des dispositifs médicaux intelligents, et encore Maher Souaihi avec son projet 3D FAB portant sur l’accompagnement des projets innovants par des services d’aide à la conception, à la numérisation et à la fabrication en 3D.

Une pierre à l’édifice de l’Afrique

Depuis la création de Meet Africa, 1er projet pilote issu du Processus de Rabat, mis en oeuvre dans le cadre du Dialogue Euro-Afrique sur la Migration et le Développement, et l’appel à projets lancé en 2016 dans 6 pays africains (Tunisie, Algérie, Maroc, Mali, Cameroun et Sénégal), pas moins de 279 candidats ont postulé pour avoir l’appui et l’accompagnement, mais seuls 80 entrepreneurs en herbe, diplômés en France ou en Allemagne, ont  reçu chacun une bourse d’assistance de 15.000 euros afin de subvenir aux besoins de leur projet.

Ces talents porteurs d’idées innovantes (dans les secteurs de l’agriculture, agroalimentaire et pisciculture, l’architecture, l’artisanat, l’électronique et le multimédias ainsi que l’environnement et l’énergie industriels) ont également bénéficié des conseils et du coaching pour pouvoir assurer la gestion et la pérennisation de leurs projets dans leurs pays d’origine et créer des emplois.

«Meet Africa a bénéficié d’un budget de 1, 7 million d’euros versé par l’Union européenne et le Centre international pour le développement des politiques migratoires (ICMPD), ainsi que d’un cofinancement du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères», a explique Camille Constans, représentant le Meet Africa. «L’appel à projet lancé il y a 18 mois porte sur des critères et a, comme clef, l’innovation. Il faut que le produit ait un caractère innovant. Il doit être inédit sur le marché et avoir un impact sur le pays et ses capacités à créer des emplois et des richesses», a-t-elle ajouté.

Vivement Meet Africa 2

«Premiers retours de cette première promotion du programme, une quinzaine d’entreprises ont déjà démarré et embauché des ouvriers à salaire fixe ou des saisonniers payés à la tâche surtout dans le domaine de l’agriculture. Une seconde phase de Meet Africa est en préparation. Le dialogue avec d’autres bailleurs de fonds est en cours pour élargir les candidatures sur le plan géographique avec l’ouverture aux candidats résidant dans d’autres pays européens. L’objectif reste toujours l’appui des autorités pour qu’elles facilitent les parcours d’insertion dans les pays d’origine des projets entrepreneuriaux innovants. Le programme Meet Africa 2 sera ouvert à d’autres profils», a annoncé Mme Constans, dans son allocution de clôture des Journées Meet Africa, en présence de Habib Dabbabi, secrétaire d’Etat à l’Economie numérique, de hauts représentants de la délégation de l’Union européenne, et des pays participants (Algérie, Cameroun, Mali, Maroc, Sénégal, France et Allemagne) ainsi que de Hervé Conan, directeur général adjoint de l’agence publique française Expertise France.

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