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Ecole coranique de Regueb : Suspicion d’abus sexuel sur les enfants (Vidéo)

Les parents accusent l’Etat de «combattre l’enseignement du Coran» et d’encourager la «la débauche» !

L’enquête ouverte suite à la fermeture de l’école coranique de Regueb (Sidi Bouzid) se poursuit. Entre radicalisation, exploitation de mineurs et abus sexuel, les suspicions sont nombreuses et les 42 mineurs ont été placés dans un centre spécifique.

Par Yüsra Nemlaghi

Après l’exécution, cette semaine, de l’ordre de fermeture de l’école coranique et l’arrestation de son directeur, surnommé «Cheikh Farouk», la police a ouvert une enquête et placé les enfants au Centre intégré de la jeunesse et de l’enfance de Hammam-Lif.

La protection de l’enfance et 5 psychologues ont été chargés d’accompagner ces mineurs qui ont subi des traitements abusifs et présentent des signes de perturbation. Issus de différentes régions du pays, ils étaient déscolarisés (sachant que l’école est obligatoire jusqu’à l’âge de 16 ans) et inscrits dans cette école où ils vivaient en vase clos. Les enfants de 10 à 18 ans, dont 17 ayant moins de 13 ans, dormaient tous dans un même endroit, sans protection et sans surveillance.

A l’école, on leur enseignait uniquement le Coran et on leur inculquait des principes de l’islam radical, notamment l’interdiction de la mixité et de la télévision. Ils se consacraient uniquement à la religion et n’avaient aucun loisir, indique une source à Kapitalis, en assurant que certains enfants ont montré une haine à l’égard des autorités, notamment la police, désignée comme «ennemi de la religion». Certains enfants auraient été exploités pour la cueillette des olives, service pour lequel le cheikh et sa bande auraient perçu de l’argent.

Les punitions infligées aux enfants dans cette école où sont également inscrits 23 adultes, âgés de 18 à 35 ans, sont de diverses formes, et vont de la privation de nourriture à la flagellation, sur la foi de témoignages.

Me Makhlouf prend la défense de l’école coranique et dénonce une «attaque contre l’islam».

Sur ordre du ministère public, l’affaire a été confiée à la sous-direction de la prévention sociale d’El-Gorjani, dirigée par une femme, dans le but de protéger les enfants de tout abus et d’assurer leur suivi psycho-social.

Contre toute attente, les mesures prises contre l’école coranique ont déplu aux parents, tous des fervents croyants (c’est un euphémisme) qui revendiquent leur droit d’enseigner à leurs enfants «la voie de la religion». Ne s’expliquant pas l’intervention des autorités, ils ont manifesté hier soir devant le tribunal de Tunis, accusant les autorités d’avoir «enlevé des mineurs » et de «combattre l’islam». Ces parents en colère, sont soutenus par des avocats et activistes islamistes : Seifeddine Makhlouf, Samir Ben Amor, Maher Zid et le reste de la bande habituelle, toujours prompte à plaider dans les affaire terroristes.

Ils parlent d’«Etat de non droit», d’«Etat terroriste», d’«Etat qui combat l’enseignement de l’islam et l’apprentissage du Coran»… Accusation à connotation takfiriste, sachant que le takfir (ou l’accusation de mécréance, assimilée à un appel au meurtre) est criminalisé par l’article 6 de la constitution tunisienne… Dans son délire islamiste, Me Makhlouf accuse le ministre de l’Intérieur d’avoir «enlevé et séquestré des mineurs» (sic !).

«Cheikh Farouk est un exemple pour l »humanité», crient les parents des enfants placés dans une centre d’aide.

Selon les premiers éléments de l’enquête, les enfants, qui vivaient en grand nombre dans une promiscuité douteuse, pourraient avoir été victimes d’abus sexuel. Ils devraient subir des tests médicaux pour le prouver. Et c’est le procureur de la république qui devrait en faire la demande.

Cette information a été détournée par les parents des mineurs, qui se disent inquiets : «On a demandé à nos enfants de baisser leurs pantalons, que se passe-t-il ?», ont-il lancé, soupçonneux, ajoutant : «Parce que le Cheikh leur enseigne les préceptes du droit chemin, nos enfants sont enlevés par cet Etat qui combat l’enseignement du Coran. S’ils consommaient et vendaient de la drogue, ce même Etat aurait été fier de cette jeunesse perdue. Mais parce que nos enfants sont un exemple pour la Tunisie et pour l’humanité, on leur fait subir les pires pression».

L’enquête sur cette école coranique, dont beaucoup d’habitants de Regueb se sont plaints, et qui a été fermée sur ordre du gouverneur, se poursuit. Elle ressemble beaucoup plus à un camp d’entraînement terroriste qu’à une école coranique. Le «Cheikh», bien que défendu par les parents qui lui font une confiance aveugle, fait l’objet de suspicion de liens avec le terrorisme. Cet homme marié et qui a une seconde épouse, selon les lois de la charia, a été maintenu en détention par le procureur.

Sidi Bouzid : Fermeture d’une école coranique à Regueb

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