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Regueb : Plainte contre «Cheikh Farouk» pour envoi de jeunes au jihad

Me Najib Khaskhoussi a porté plainte hier, lundi 4 février 2019, contre le directeur du centre coranique de Regueb (Sidi Bouzid), Farouk Zribi, pour radicalisation et envoi de jeunes au jihad.

Par Yüsra Nemlaghi

L’avocat a également indiqué que sa plainte concernera toute personne impliquée dans la non-fermeture de ce centre, qu’il a qualifié de «couveuse pour terroristes», notamment les autorités locales, et tous les délégués et gouverneurs ayant eu des responsabilités dans cette région, sans avoir enclenché des procédures contre Farouk Zribi et son centre.

Selon un article paru le 1er août 2015 sur « El-Chourouk », Faycel Sakhraoui, alors délégué de Regueb, avait voulu suspendre l’activité du centre et cela lui valu de menaces de mort de la part de ses responsables. Il affirmait aussi dans l’article avoir été séquestré dans son bureau par ces extrémistes religieux et la police a dû intervenir pour le faire «libérer».

Me Najib Khaskhoussi.

Selon Me Khaskhoussi, ce centre a radicalisé plusieurs Tunisiens dont certains ont rejoint les camps terroristes dans les zones de conflits: Nidhal Sayahi (23 ans), qui a quitté cette école pour aller se faire tuer en Syrie, Bassem Labidi (23 ans), qui s’est rendu en Syrie et dont on a perdu toute trace, Jalel Jalleli (37 ans), présenté comme «lauréat» de cette école, qui a rejoint son frère en Syrie, où ils ont été tués tous deux.

Ces noms avaient déjà été cités par le journaliste originaire de Regueb, Ali Labidi, qui, en 2013 alerta l’opinion sur la dangerosité de ce centre «Ibn Omar». Suite à cette alerte, Farouk Zribi porta plainte contre le journaliste pour diffamation et ce dernier a été condamné par contumace à 8 mois de prison ferme, avant de bénéficier, en appel, d’un non-lieu. Il aura tout de même passé quelques jours en prison…

Le journaliste Ali Labidi.

Rappelons que Farouk Zribi a été placé, hier, en détention pour suspicion de lien avec le terrorisme et l’affaire a été confiée au pôle antiterroriste. Ce mystérieux activiste est également suspecté d’exploitation de mineurs et de mariage illégal avec une seconde épouse, qui a également été placée en détention. La justice a aussi ordonné un mandat de dépôt contre un membre de ce centre, âgé de 30 ans, pour abus sexuels sur deux enfants.

D’autre part, les  autorités ont pris en charge 42 mineurs qui étaient inscrits dans ce centre radical et le juge de la famille a prolongé de 10 jours leur placement dans un centre spécifique à Hammam-Lif, où ils sont suivis par des pédopsychiatres.

Les parents, qui clament l’innocence de Farouk Zribi et appellent à la réouverture du centre, seront autorisés cette semaine à rendre visite à leurs enfants…

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