30 Mar 2019 | 11:29 SOCIETE, Tunisie
L’Organisation des Nations-unies (Onu) a envoyé une correspondance aux autorités tunisiennes demandant des explications sur les raisons de détention de Moncef Kartas, enquêteur auprès du Conseil de sécurité, arrêté le 26 mars 2019, à son arrivée à Tunis.
Dans un communiqué, l’Onu rappelle que Moncef Kortas a été chargé, depuis 2016, par le secrétaire général de l’Organisation, d’enquêter sur le trafic d’armes à la frontière tuniso-libyenne en 2012 et 2013 et rappelle que ce dernier, tout comme tous ses experts, bénéficie de l’immunité et des privilèges onusiens, depuis sa création en 1946.
Rappelons que le diplomate onusien a été arrêté avec un autre individu, lui aussi tunisien, pour espionnage pour une partie étrangère, dans le cadre d’une enquête menée depuis 2018 par les autorités tunisiennes, selon un communiqué du ministère de l’Intérieur. La justice a ordonné, avant-hier, la mise en détention des 2 suspects et l’enquête se poursuit.
Moncef Kartas, ayant la double nationalité tuniso-allemande, est chercheur à l’Institut des hautes études internationales et du développement à Genève et détient un doctorat en relations internationales et une maîtrise en sciences politiques. Il travaillait sur un sujet délicat, à savoir le viol du blocus sur les armes en Libye par la Turquie et le Qatar, deux pays alliés du parti islamiste Ennahdha, au pouvoir en Tunisie.
Sa visite à Tunis coïncide avec la tenue, dans la capitale tunisienne, du 30e sommet de la Ligue des Etats arabes, ce dimanche 31 mars 2019, et qui devait entre autres sujets, discuter de la crise libyenne.
Des organisations internationales, à l’instar d’Human Rights Watch (HRW), appellent à la libération de Kartas.
Pour le ministère de l’Intérieur, il y a de lourdes suspicions sur l’activité d’espionnage de l’expert onusien, les enquêteurs ayant saisi chez son complice des documents confidentiels touchant à la sécurité nationale et des équipements sophistiqués d’écoute et de brouillage des communications.
Y. N.
Moncef Kartas, le diplomate tunisien de l’Onu mis en détention à Tunis
Moncef Kartas, arrêté pour espionnage à Tunis, est fonctionnaire de l’Onu
Immunité !
Cette même immunité permet aux assassins de Chokri Belaïd de siéger dans cette écurie appelée arp !!!
Voilà un excellent sujet de thèse de doctorat en droit : un expert de l’ONU peut-il être arrêté pour espionnage, alors qu’il est en mission officielle pour le compte de l’ONU ??
Plus prosaïquement encore, un expert de l’ONU peut-il avoir mené une activité d’espionnage alors qu’il était en mission officielle pour le compte de lONU ?
Les spéculations d’ordre juridique seront sans nul doute édifiantes, et donneront beaucoup de pain à manger à nos meilleurs doctorants…
Qui se lancera le premier dans l’exploitation de cette mine ???
Des accusation d’espionnage non fondées
Le Procureur qui ne semble pas très respectueux du droit a refusé de reconnaître l’immunité diplomatique internationale du haut cadre onusien sous prétexte que les autorités tunisiennes n’étaient pas informées de cette mission. D’où les doutes, selon le même magistrat, sur une possible activité d’espionnage.
Il s’agirait plus simplement dans ce dossier, indiquent des sources proches du diplomate, d’un rapport fouillé et indépendant sur l’implication des islamistes, ces dernières années, dans les trafics d’armes en Libye. Ces dernières heures, l’arrestation du diplomate de l’ONU a provoqué un véritable séisme au sein de l’organisation internationale.