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La Tunisie doit ratifier la Zone de libre-échange continentale africaine (Zleca)

Le secrétaire général du Conseil d’Affaires tuniso-africain (TABC), Anis Jaziri, a déploré que seul l’Accord de libre échange complet et approfondi (Aleca) avec l’Union européenne (UE), en cours de négociation, suscite le débat, en Tunisie, qui a intérêt aussi à accélérer la ratification de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zleca).

Par Imed Bahri

Tout en appelant la Tunisie à accélérer la ratification de la Zleca, M. Jaziri, qui est un familier de l’Afrique subsaharienne, estime que cette zone de libre-échange continentale va faciliter l’accès des entreprises tunisiennes aux marchés africains (investissement, commerce…), étant donné la tendance haussière des économies africaines, dont la croissance est soutenue depuis plusieurs années.

Un marché unique de 1,2 milliard de consommateurs

Alors que l’avenir de la Tunisie se joue sur le continent africain autant qu’en Europe, notre pays a malheureusement oublié à ce jour de ratifier l’accord Zleca qui entrera officiellement en vigueur le 30 mai 2019, après les dernières ratifications de la Sierra Leone et de la République arabe sahraouie démocratique, rappelle M. Jaziri.

«Ces deux pays portent ainsi à 22 le nombre de ratifications, soit le seuil minimum requis pour le lancement de la zone de libre-échange qui ouvrira la voie à la constitution d’un marché unique de 1,2 milliard de consommateurs et 2 milliards de consommateurs en 2030», souligne le secrétaire général du TABC, en rappelant que «44 pays ont déjà signés l’accord de principe l’année dernière au Rwanda, qui devrait être ratifié par chaque pays signataire».

Selon les calculs de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), la Zleca pourrait accroître le commerce intra-africain de 52,3 % par an. L’Afrique est en effet très en retard en matière d’échanges intercontinentaux. Le commerce intra-africain ne représente que 15% du total des échanges sur le continent contre 67% pour les flux commerciaux intra-européens.

La Zleca va doubler le commerce intra-africain

Dans une déclaration accordée à l’agence Tap, jeudi dernier, 9 mai, M. Jaziri a également indiqué que la Zleca «renforcera l’adhésion de la Tunisie au Marché commun de l’Afrique orientale et australe (Comesa) ce qui permettra de développer le commerce tuniso-africain et de contribuer à booster l’emploi des jeunes». «Il faut faire bouger les choses à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP)», conclut-il.

Il convient de noter à ce propos que le ministre des Affaires étrangères, Khemaies Jhinaou a signé, le 21 mars 2018, à Kigali (Rwanda), l’accord créant la Zleca, lors de sa participation à la réunion extraordinaire de l’Union africaine.

La Zleca vise à supprimer les barrières douanières entre les Etats africains, en laissant libre cours à chaque pays d’appliquer sa politique commerciale. Sa finalité est de doubler le commerce intra-africain avec un profit annuel d’environ 35 milliards de dollars, d’ici 2021.

La zone s’étendra sur un marché africain de 1,2 milliard de personnes, représentant un produit intérieur brut (PIB) de 2,5 trillion dollars.

Le dernier rapport du Fonds monétaire international (FMI) a souligné une reprise économique en Afrique subsaharienne, avec un taux de croissance de 3,5% en 2019 contre 3% en 2018.

Dans son rapport, le FMI a appelé les pays africains à aller de l’avant avec le lancement de la Zleca laquelle pourrait apporter des changements positifs au continent africain.

(Avec Tap)

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