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La CAF : un lobby ésotérique fondé sur le pouvoir de l’argent

Ahmad Ahmad et Saïd Naciri sont plus que des copains. Ils font le shopping ensemble: ici, ils posent aux côtés du propriétaire d’un showroom de voitures de luxe à Casablanca.

Par ce motif de faire rejouer le match retour de finale de Champion’s league africaine 2019, entre l’Espérance de Tunis et le Wydad Casablanca, pour une soi-disant insécurité ambiante, au stade de Radès, la Confédération africaine de football (CAF) porte atteinte à la souveraineté nationale de l’Etat tunisien.

Par Dr Mondher Azzouzi *

De ce fait on ne peut demeurer inerte face à cet affront. De plus sans jamais oser faire le parallèle avec ce qui se passe réellement et habituellement en insécurité au fin fond du continent africain en termes de désordres en tous genres.

La décision de faire rejouer le match aurait pu se limiter au motif de perte de chance, à défaut de disposer de tous les moyens d’assistance d’arbitrage pour valider un but injustement refusé. Cet argument aurait suffi à convaincre, à condition d’être assorti, il est vrai, par des sanctions exemplaires à l’encontre de l’équipe ayant refusé de poursuivre de jouer, ce tumultueux soir du vendredi 31 mai 2019, au stade de Radès, à savoir le Wydad Casablanca.

Non à la tricherie et aux passe-droits !

J’étais, comme beaucoup, pour le fait de faire rejouer le match mais pas pour ce motif et à ces conditions. Oui pour l’équité et l’égalité des chances. Non à la tricherie et aux passe-droits dont on a pour coutume d’accabler l’équipe de l’Espérance de Tunis. Mais voilà qu’elle est combattue par des méthodes qui lui seraient reprochées. Ensuite, et à travers elle on a délibérément atteint à l’image de tout un pays. Un pas de trop et de géant semble avoir été franchi ici.

Le motif de faire rejouer la rencontre aurait dû se garder de porter atteinte à l’image des forces de sécurité mises à disposition par les autorités locales du pays hôte et qui se acquittées merveilleusement bien, ce soi-là, de leur mission (il n’y eut, ce soir-là, aucune fausse note). Ainsi qu’au professionnalisme des hommes de l’ordre qui relèvent d’une administration n’ayant rien à voir avec la CAF. Pis encore, quand le prétexte touche carrément à la souveraineté nationale et alors que le Premier ministre était présent pour incarner l’Etat ainsi que son autorité et son prestige.

Les instances de football exigent la non-ingérence des autorités de tutelle dans les affaires de ce sport. Le principe intangible de réciprocité doit être scrupuleusement respecté et surtout de la part de confédérations sportives ne pouvant aucunement se prévaloir d’un statut d’égal à égal. Il est temps que ces instances de football cessent de se prendre pour des juridictions à immunité illimitée voir à des mini-Etats hors-la-loi sans légitimité pour se mêler de la chose politique de nature à entacher le prestige ou la souveraineté des Etats.

Cette décision de faire rejouer le matche, par le motif invoqué, ne saurait en effet être perçue autrement. On ne peut s’empêcher non plus de penser bel et bien à une hégémonie de lobby quasi-ésotérique fondé sur le pouvoir de l’argent. Celui qui paye le plus obtient gain de cause et rafle tout.

Le tandem Naciri-Ahmad n’est pas au bout de ses peines

Il me paraît impensable dorénavant, en cas de match d’appui, que le Wydad ne l’emporte pas. Tant Saïd Naciri, président «encore en exercice» du WAC, semble décidé de ramener le trophée à Casablanca. Un deal dans lequel il est probable que plein de parties pourront également trouver leur compte. Ou tout y perdre.

M. Ahmad Ahmad, président «actuel» de la CAF est désormais compromis dans une gosse affaire de corruption ayant pour victime un célèbre équipementier allemand et poursuivi également pour d’autres délits non moins graves et qui pèsent sur sa personne. Alors pourquoi, en effet, M. Ahmad n’a-t-il pas été arrêté dès son arrivée à Paris par la brigade de répression de fraude déjà informée du grave délit reproché au président de la CA. Était-ce bizarrement afin d’attendre le terme pour lui d’accomplir sa basse besogne. Il est évident que sa version «corrigée» des faits, le soir du match, est d’importance dans la décision finale et dans les sanctions prises.

Je reconnais par ailleurs que M. Naciri, le président «encore en exercice» du WAC est très fort. Il a tout l’air d’un gentleman qui, selon toute apparence, sait rendre la pareille. Mais au point de piétiner la dignité d’un pays tout entier par la CAF interposée, et je ne peux m’empêcher de dire à titre personnel que trop c’est trop…

Enfin le cours des événements apportant certainement des faits nouveaux qui seront révélés prochainement prouvera bien que personne n’est au bout de ses peines.

* Cardiologue à Lyon.

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