On estime que plus de 80 migrants, dont des femmes et des enfants, ont perdu la vie lorsqu’un navire a chaviré au large de la Tunisie cette semaine, indique l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), dans un communiqué publié le vendredi 5 juillet 2019.
L’OIM affirme avoir assisté 4 survivants de sexe masculin qui ont confié être partis de Zwara, en Libye, lundi matin, 1er juillet. L’un des rescapés, un ressortissant ivoirien de 29 ans souffrant d’hypothermie, est décédé à l’hôpital régional de Zarzis, jeudi matin, 4 juillet.
L’OIM a pu rencontrer deux des trois personnes sauvées en mer. Le troisième est en soins intensifs. Bien que son état soit déclaré stable par les médecins, il est encore incapable de parler.
Les survivants ont déclaré à l’équipe de l’OIM que le bateau pneumatique transportant 86 personnes, dont quatre femmes et deux enfants, avait quitté Zwara vers 6 heures du matin, le 1er juillet. Quelques heures plus tard, le bateau a commencé à couler et à chavirer au milieu de la confusion des dizaines de personnes à bord.
Après 40 heures passées dans l’eau, les quatre hommes ont été repérés par des pêcheurs qui ont alerté les garde-côtes tunisiens, et ont été conduits à Zarzis.
Ce n’est pas la première tragédie de cet ordre cette année. Les 10 et 11 mai, des sauvetages ont été effectués sur deux embarcations surchargées. Sur un bateau, 59 personnes ont été portées disparues et 16 ont été sauvées. Sur le deuxième bateau, 69 ont été sauvés. Tous deux auraient quitté Zwara, en Libye, au même moment.
Jusqu’à présent en cette année 2019, 426 personnes au moins se sont noyées alors qu’elles tentaient de traverser la route centrale de la Méditerranée, tandis que 3.750 personnes ont été renvoyées en détention systématique et arbitraire en Libye, où elles sont toujours en danger alors que les affrontements se poursuivent dans la capitale libyenne, Tripoli.
La cheffe de mission de l’OIM en Tunisie, Lorena Lando, a déclaré que deux des survivants de la tragédie de cette semaine sont hospitalisés et que le troisième est accueilli dans un centre d’hébergement géré par le Croissant Rouge Tunisien.
Mme Lando a déclaré que l’OIM restait en contact avec tous les survivants, qui seraient de nationalité malienne, ajoutant qu’ils semblaient être encore traumatisés et en état de choc. L’OIM leur a fourni une assistance d’urgence et un soutien psychologique, en partenariat avec le Croissant Rouge Tunisien.
L’OIM a appris que sur les 82 personnes toujours portées disparues, comptant 4 femmes, dont une enceinte. Deux autres voyageaient avec au moins un enfant chacune. Des mineurs non accompagnés étaient également à bord. Les survivants ont déclaré savoir qu’un Égyptien, un Gambien ainsi que plusieurs autres originaires du Mali, de Côte d’Ivoire et de Guinée auraient été à bord de l’embarcation de fortune.
Source : communiqué.
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