16 Sep 2019 | 19:13 A LA UNE, POLITIQUE, TRIBUNE, Tunisie
Ce matin, au lendemain du 1er tour des élections présidentielles anticipées du dimanche 15 septembre 2019, le café avait un goût amer, l’air était irrespirable et le soleil noir.
Par Mohamed Ridha Bouguerra *
En effet, l’espoir né un certain 14 janvier 2011 et qui vivotait, malgré tout, sous la cendre encore tiède, bien qu’effiloché sous la Troïka (la coalition conduite par le parti islamiste Ennahdha ayant gouverné la Tunisie de janvier 2012 à janvier 2014, Ndlr), et les coups de butoir que lui a assenés le terrorisme, vient, peut-être, de recevoir le coup de grâce donné par les résultats sortis des urnes dimanche soir.
Pour nous consoler, on ne cesse de se répéter qu’il ne faudrait pas perdre complètement espoir et qu’il y aura une session de rattrapage le 6 octobre prochain avec les législatives, le parlement, de par la Constitution de janvier 2014, étant la vraie source du pouvoir.
Mais, après réflexion, on est bien obligé de ne pas écarter d’un revers de main, et aussi simplement et rapidement, l’amère réalité. Car, au fond, quelle signification donner au dernier vote de nos compatriotes, sinon celui d’une magistrale gifle administrée à toute la classe politique tunisienne frappée de cécité et incapable jusque-là de prendre la vraie mesure du rejet dont elle était l’objet?
Rejet qui vient d’être clairement exprimé par l’abstention massive enregistrée dimanche, puisque plus de la moitié de l’électorat n’a pas jugé bon de participer à ces élections.
Rejet révélé aussi par la défiance montrée envers les partis politiques, tous les partis politiques, et qu’exprime le choix pour la magistrature suprême de deux candidats en dehors du cercle restreint des politiciens patentés.
Rejet, surtout et enfin, de tous les ego surdimensionnés qui, à l’intérieur de la famille démocratique, se sont présentés en rangs dispersés au lieu de former une coalition viable et capable de faire barrage à la vaste mouvance islamiste ainsi qu’aux divers loups sortis de nulle part, depuis longtemps en embuscade, attendant leur heure, pour s’emparer de l’État de droit, moderne et démocratique.
Or, les mêmes causes produisant les mêmes effets, ces egos responsables et coupables du désastreux effritement des voix exprimées seront-ils vraiment capables de se ressaisir et de se soucier de l’intérêt supérieur du pays en mettant momentanément de côté leurs ambitions personnelles ?
Seront-ils vraiment assez réactifs, maintenant que les listes électorales pour les législatives sont formées, pour inverser la tendance et former un front commun afin de s’opposer aux gagnants d’aujourd’hui qui entendent certainement profiter de la dynamique qu’ils ont déjà créée afin de s’emparer le 6 octobre du parlement ?
Ce qui ne ferait, bien entendu, qu’aggraver encore davantage la situation ubuesque engendrée par les résultats de dimanche. Situation que résume jusqu’à la caricature le duel maintenant certain entre un salafiste en costume cravate et un évadé fiscal en état d’arrestation car accusé de blanchiment d’argent sale ?
Faudrait-il, in fine, se fier au proverbe arabe selon lequel le coup qui ne tue pas rend fort ? Nos politiciens sortis complètement groggy de cette épreuve sauront-ils rebondir et faire preuve de suffisamment de sens, à la fois patriotique et politique, pour sauver ce qui peut encore être sauvé, insuffler courage et ténacité à leurs troupes, demain, espérons-nous, unies et redonner encore espoir aux indécis et hésitants ?
Nous faudrait-il donc attendre le 6 octobre prochain et les résultats des législatives à venir avant de déclarer que l’espoir né avec la Révolution du 14 janvier 2011 est encore quelque peu vivace ou bien définitivement et cliniquement mort ?
Lourde attente en perspective !
* Professeur des universités, docteur honoris cause de l’université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand.
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…trop peu, trop tard! Les carottes sont cuites.
Des années sont passées depuis l’éveil d’une grande partie de l’électorat, sachant qu’on nous mène en bateau, déjà suite aux élections de l’automne 2011 (AC), et surtout depuis la grande trahison du défunt président, et le sort du parti mort-né (Nidâ) qu’il avait projeté devant nos yeux, sorte de mirage. A ne jamais oublier! La sanction est là. Elle sera durable.
Les partis actuels, tous confondus, sont à la poubelle de l’histoire, déjà jugés et oubliés. Restent les forces vives de l’Intifadhâ: femmes et jeunes, avec ce qui reste debout et dignes, pour les moins jeunes. A ces forces (et leurs enfants!) de s’organiser, de puiser dans l’histoire du pays, depuis ses origines lointaines, de rechercher une vision claire pour alimenter leur stratégie politique. Il s’agit d’une tâche PREPARATOIRE de longue haleine. Son départ a déjà commencé.
Pour l’heure, rien ne sert de gémir ou regretter. On le sait, les dés sont pipés par des forces aux abois, de l’intérieur comme de l’extérieur. C’est dans ce tas de crabes pourri qu’il faudrait pointer les coupables du désastre actuel. Il est utile de les dénoncer, haut et fort, tous tant qu’ils sont.
Le fait qu’une large partie de l’électorat tourne le dos aux urnes, cela signifie en clair que la mascarade a donc assez duré. L’éveil est brutal mais peut être salutaire. Ce sera à la génération de la seconde moitié de ce siècle de prendre la responsabilité (sur le terrain) pour définir davantage la fin et les moyens de la lutte patriotique décisive, en vue d’atteindre enfin les objectifs pour lesquels d’autres forces générationnelles se sont déjà sacrifiées, à savoir, un pays véritablement indépendant, un peuple souverain. C’est alors que les objectifs de l’Intifadhâ seront pleinement réalisés: Travail. Liberté. Dignité nationale. Qui vivra, verra! …à moins d’un tsunami purificateur!
La tunisie est dans la tourmente.
Beaucoup de gens sont étonnés pour ce résultat du premier tour… Pour moi je m’attendais voir le paysage politique obscur et noir du pays changer de visages combien ridicules… Et voilà que l’espoir est réalisé… J’espère que l’un ou l’autre serait en mesure de rendre à César ce qui est à César… Une Administration totalement foutue avec un dysfonctionnent entre les acteurs … Une population dont notamment des élèves, des jeunes, et des retraités, quasiment égarée et marginalisés, voir même écervelés.. Un pouvoir d’achat critique, voir paralysé… Des patients des hôpitaux blessés, voit même cicatrisés… Je crois que les électeurs même minimes ont opté pour LE CHANGEMENT même s’ils ne sont pas sûr des conséquences… Juste on ne cesse d’ESPERER…
L apprentissage de la démocratie passe peut être par l anachronisme et la confusion!
la classe politique dans son ensemble a failli….ceux qui ont eu la responsabilité de diriger le pays ont gravement échoué,et leurs opposants ,en mal de programme et de vision,n ont pas présenté d alternative fiable ,viable après avoir fait soit de la figuration à l assemble soit transformé cette dernière en scène théâtrale….le tout sous-tendu par la perpective du pouvoir supreme qu on pensait à portée de main,ou du moins accessible par le simple jeu de la volonté….le citoyen tunisien a soit déserté a l occasion de cette consultation,soit s est amusé à opposer un vote de défiance en réponse à un traitement infantilisant et même méprisant! On a juste oublié que l électorat dispose d un vrai pouvoir de décision matérialisé par la possibilité de votation et qu a trop le prendre pour une quantité négligeable ,il s en servirait,de ce droit de vote,pour sévir et sanctionner…..mais le rôle de citoyen électeur n est pas non plus une activité ludique ,ou les sauts d humeurs se traduisent par des réactions extrêmes,à l emporte-pièce !
Le temps des sages est venu justement pour raisonner cet électorat réactif à l excès ,revanchard et aventurier,et lui faire prendre conscience de la portée de ses actes! Élire un populiste qui achète les voix et un novice en politique,sans appareil de parti dont le credo politique est quasi scolastique…dans sa version islamique..
(Suite)….est un acte inconsidéré dont l inconséquence le dispute à l insouciance …
des conclusions parachutés qui ne peuvent que dévoiler un esprit d’obscurantisme et de rejet de l’autre et de la démocratie, de la volonté du peuple; nous avons voté SAid à cause de ce discours de haine. A propos du taux de participation ce n’est pas un rejet c’est un taux respectable qu’on observe assez souvent, même au pays les plus avancés en démocratie. On va faire trembler la terre, encore une fois sous les pieds de ces pseudo lors des élections législatives, peut être ce choc va les réveiller et les faire retourner à la raison celle du peuple
Moutou bi ghadhikom vous avez choisi la démocratie. Voilà le résultat. Ou vous voulez une démocratie à votre gré et à vos mesures .les urnes vous ont rejetés .vous voulez imposer vos dictatures .c est fini
Compétition entres » descendants de colonisateurs arabes » et leurs coalisés amazighs ou élections démocratiques ?
Pour répondre à notre ami Bouguerra, je dirais que ni ceux qui ont manifesté le 11 janvier 2011, ni ceux qui ont consacré leur vie entière en vue d’ accéder à la civilité acceptée, à la véritable démocratie, n’ont vu, senti, leurs vœux, leurs souhaits se réaliser ! Pourquoi ?
D’abord, ce peuple dit tunisien n’en n’est pas un, ni deux ou trois: c’est un pluriel dont le noyau dur qui le préside, l’anime, aurait une mémoire collective sans idéaux philosophiques. Une faculté de ne conserver que des peurs intériorisées: celle du feu, du fer et du sang infligés par les colonisateurs arabes et non de rappeler des états de conscience et ce qu’y se trouve associé !
Sinon, comment se fait-il qu’un peuple composé de 75 0 83% d’Amazighs dits » Berbères » ne se réfère qu’à l’idéologie de ses colonisateurs, supposée culture d’essence civilisatrice ?
Sans les nommer personnellement, je vous expose l’origine » ethnique » des quatorze premiers selon leur classement:
– d’ Aniza (arabe),- du Khalt (arabe), – de Berbère probablement Maçmouda, aïeul chassé d’Espagne entre 1603 et 1605, – de Harb (arabe), – de Boukhara (Tabrastan, allié aux arabes),- de Anza (arabe), – de Outaïba (arabe), – du Khalt et peut-être aussi berbère, , de Touhema (arabe), – de Houdheël ( arabe), – des Mahamid (arabe), – de Hijr (arabe) , – de Zeneta (berbère, dont les aïeuls prétendent avoir une mère descendante d’Ali: Sawt a Nissa),- de Amer ibn Saâsaâ ( arabe)….
Parmi ces élus les deux premiers descendants arabes obtiennent 33,3%.
Le premier supposé ou perçu comme (intègre), le deuxième ( aumônier) mais perçu par les premiers comme « corrompu/corrupteur ». Un paradoxe en apparence n’est-ce pas !
Je dirais unité dans la croyance: aumône (Sadaqa) et sincérité, loyauté, intégrité, égalent la vérité ! Ceux-là sont considérés comme référents fondamentaux de la croyance musulmane .
Le troisième qui est « berbère « , ne les talonne que parce qu’il adhère à cette même croyance.
Soit, vouloir manifester son adhésion qu’à des valeurs religieuses tant en actes qu’en souhaits, ne constitueraient-ils pas une revendication totalitaire, c’est-à-dire unité dans l’un indivisible que seuls les descendants arabes peuvent l’incarner ?
La langue arabe, d’essence religieuse, ne participerait-elle pas à ce jeu totalitaire et totalisant ?
Cette réalité est confirmée d’entrée de jeu lors des élections en 2011: noyauter le processus révolutionnaire était leur priorité. Au lieu de se tourner vers le futur, on préfère lui tourner le dos, puiser dans le passé (!)
Ce fameux peuple (1) a voté pour l’Islam » pur ou impur » et les nationalistes partisans farouche de l’arabité, ce qui veut dire un refus catégorique de la liberté, de la démocratie.
En 2014, ce même peuple est revenu sur ses positions pour élire les anciens du temps le plus proches pourtant partie prenante même partiellement de la dictature tout en éliminant les démocrates excepté le F.P.
Aujourd’hui nul démocrate, cumule -t- il la générosité et la magnanimité s’il n’est pas arabe s’inscrivant dans le conservatisme religieux ou perçu en tant que tel !
Ce peuple est toujours tourné vers le passé, puisant ses supposés idéaux dans des chimères qu’il ne perçoit que comme civilité par excellence, alors qu’il n’agit, ne pense ou ne sente que par la peur intériorisée, transmise, de génération en génération depuis à peine quatorze siècles !
C’est la crainte du fer, du sang et du feu selon la formule empruntée à Régis Debray dans » le Feu sacré, Fonctions du religieux.
Arrêtons donc de nous nous nourrir de nouvelles fables, de nous voiler la face. C’est un peuple foncièrement anti-démocrate, anti-liberté, foncièrement
partisan de la pensée totalitaire par peur et par ignorance…
————————–
(1) J’utilise le terme peuple selon le sens et la classification arabe c’est -à-dire
toutes les catégories sociales confondues et sans exception, et non selon le définition et la classification occidentales des catégories socio-professionnelles.
Modérateur de Kapitalis : Arrêtez avec cette question identitaire. Elle a fait beaucoup de mal à la Tunisie. Parlons des problèmes des gens: mettre fin à la corruption pour améliorer les recettes de l’Etat et améliorer la vie des gens. Voilà le vrai sujet.
» Le problème des gens »
Vous avez raison de soulever cette dimension importante, mais comment voulez-vous résoudre ces problèmes d’ordre économico-sociales alors que ces même gens continuent à rechercher les solutions dans un passé inscrit dans mythe qui n’a aucune ressemblance avec la réalité ?
L’énumération que j’ai faite n’a pas pour objet de soulever la question identitaire car tous ceux qui ont essayé de s’appuyer sur ce phénomène se sont cognés au mur, y compris les culturalistes plus autorisés.
J’ai tout simplement essayé de démonter que la domination est toujours là, que la référence au passé en dépende et qu’elle la pierre d’achoppement à toute solution, d’où cette fuite en avant tout en voilant la face….
Le jour où les tunisiens comprendraient leur mal qui les range de l’intérieur, ils résoudraient réellement ce que vous appelez » les problèmes des gens » !
Modérateur de Kapitalis : Difficile de faire bouger… une idée fixe.
l’idée fixe relève du sens commun et des personnes communes et profanes en la matière.
Il faut faire son auto-annalyse pour ne pas dire » faire sa psychanalyse » afin de comprendre le terme » d’idée fixe « .