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Mots vides? les écrivains tunisiens traversent une période difficile en cette période de crise économique

Photo de Fethi Belaid – 2017.

Un article de Fanack* du 4 septembre 2019 décrit la situation critique des écrivains et du marché des livres en Tunisie, dans un contexte de marasme économique. Extraits.

Traduit de l’anglais par Amina Mkada

La dégradation de la situation économique en Tunisie après la révolution de 2011 a découragé le développement d’un marché littéraire dynamique.

Après la chute de Ben Ali, ce n’est plus la censure sévère qui a encouragé les auteurs à publier ailleurs, mais la baisse rapide du pouvoir d’achat des Tunisiens. Ceci aussi est du à la perte de terrain du livre au profit des cinémas, des mosquées et des clubs de sport, selon un haut cadre au ministère des Affaires culturelles.

Après la fin de la censure après 2011, les livres précédemment interdits sont devenus instantanément les plus recherchés. Probablement motivés par les rapides changements politiques et sociaux, les Tunisiens se sont intéressés de plus en plus à leurs propres histoire, sociologie, philosophie et psychologie jusqu’alors négligées. Ce sont les jeunes auteurs qui ont sans doute le plus profité de la nouvelle liberté d’expression, s’intéressant à des sujets auparavant tabous, tels que l’homosexualité, la sexualité féminine, la misogynie et l’histoire.

Aujourd’hui, la principale clientèle est limitée aux intellectuels qui aiment les livres, longtemps considérés comme un produit dangereux et qui ont souffert de la censure pendant 50 ans.

Selon le ministère des Affaires culturelles, les Tunisiens ne lisent en moyenne que 0,58 livre par an, alors que la moyenne annuelle européenne avoisine les 35 livres. Les éditeurs tunisiens, pour leur part, ont un budget très limité pour les services de marketing de livre et constatent un nombre croissant de clubs de lecture via Facebook.

Par ailleurs, de nombreux auteurs se rendent compte qu’entre 30 et 65 DT, un livre est hors de la portée d’un citoyen tunisien moyen avec un salaire mensuel d’environ 600 DT. Il est clair que les histoires captivantes ne manquent pas pour inspirer les écrivains tunisiens. Mais il est moins certain qu’ils puissent inspirer les lecteurs tunisiens à ouvrir leur portefeuille.

* Fanack est une organisation média indépendante qui publie des articles sur le Moyen Orient et l’Afrique du Nord.

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