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Présidentielle : Kaïs Saïed n’a pas de directeur de campagne électorale. Quid de «Ridha Lénine» ?

Ridha Mekki en campagnie de Kaïs Saïed.

Dans une déclaration accordée à la chaîne égyptienne Al Ghad, le candidat indépendant à la présidentielle, Kaïs Saïed, a affirmé qu’il n’a pas de directeur pour sa campagne électorale, balayant ainsi, indirectement, la rumeur selon laquelle ce dernier serait un communiste surnommé «Ridha Lénine».

Depuis l’annonce des résultats préliminaires de sortie des urnes, relatifs au premier tour de la présidentielle, qui ont placé M. Saïed en première position, les Tunisiens ne cessent de se poser des questions sur son idéologie et sa vision politique.

Son profil atypique et la rareté de ses apparitions médiatiques ont particulièrement complexifié la réponse à ces questions. Néanmoins, les déclarations ultra-conservatrices qu’il a faites depuis l’annonce de son intention de se présenter à l’élection présidentielle, il y a quelques mois, ont apporté quelques éléments de réponse.

Des propos homophobes, une opposition à l’abolition de la peine capitale, tout comme à l’idée de l’égalité successorale entre hommes et femmes, etc. Voici à quoi ressemblent ses positions vis-à-vis de tout sujet, touchant de près ou de loin, aux droits de l’homme et aux valeurs universelles. De quoi alimenter l’hypothèse selon laquelle il serait un islamiste.

Mais depuis hier, plusieurs voix (à l’instar de celle de Kalthoum Kennou) se sont levées pour évoquer un élément important qui pourrait relativiser cette hypothèse : le fait que le directeur de sa campagne électorale, un certain Ridha Mekki, serait de gauche et anti-islamiste. Il paraît même qu’on surnommait cette personne «Ridha Lénine» lorsqu’il était étudiant, en référence au leader communiste historique qui portait ce nom.

Aujourd’hui, cet élément a été remis en question, suite à la déclaration de Kaïs Saïed. «Je n’ai pas de bureau, ni un directeur de campagne électorale, ni un porte-parole officiel en mon nom», a-t-il, notamment avancé, afin de mettre l’accent sur la modestie des moyens dont il dispose pour financer sa campagne présidentielle.

Toutefois, il reste à savoir s’il y a vraiment un lien entre les deux hommes, si «Ridha Lénine» fait au moins partie de la campagne électorale du juriste, s’il est encore fidèle à son idéologie estudiantine, et surtout si cela peut donner une idée sur celle de Kaïs Saïed, que le juriste et constitutionnaliste Jaouhar Ben Mbarek et coordinateur général du réseau Doutourna, qui le connaît bien, a présenté comme un homme intègre n’ayant aucun lien avec le salafisme ou l’extrémisme religieux même s’il peut exprimer parfois des idées conservatrices. .

Cherif Ben Younès

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