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Législatives 2019 : L’UGTT s’inquiète de l’entrée à l’Assemblée de certains éléments «dangereux»

Commentant les résultats du scrutin législatif du 6 octobre 2019, le secrétaire adjoint de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) Sami Tahri s’inquiète que le palais du Bardo ait ouvert ses portes à certains partis qui représentent «un danger réel» pour les libertés en Tunisie.

Dans une déclaration à l’agence Tunis-Afrique Presse (Tap), hier, mercredi 9 octobre, le porte-parole de la centrale syndicale déplore cette «montée en puissance de certaines formations politiques hostiles à la liberté» et exprimé la crainte que «ce phénomène aurait des conséquences sérieuses sur les libertés» en Tunisie, si ces mouvements venaient à être associés à la direction des affaires du pays.

Sami Tahri met en garde: «La participation au gouvernement de pareilles formations politiques, qui tiennent un discours aussi extrémiste et défendent des opinions aussi radicales, peut mener inéluctablement à la violence et déboucher sur une crise politique, sociale et économique généralisée», ajoutant que «certaines forces politiques, notamment la coalition islamiste d’El-Karama et la liste d’Errahma, ne cachent pas leurs vues qui sont hostiles aux droits civiques.»

Le secrétaire général adjoint de l’UGTT accuse ces derniers «de tirer avantage de l’environnement démocratique établi dans notre pays pour prendre la liberté en otage et tenter d’instaurer leur tyrannie.» Pour Sami Tahri, il ne s’agit pas de simples appréhensions, «car la menace que nos libertés soient attaquées est aujourd’hui réelle.»

Le syndicaliste en veut pour preuve la manière dont ces formations extrémistes ont mené leurs campagnes électorales pour les législatives dans certaines circonscriptions: dimanche 6 octobre, rapporte-t-il, les observateurs de l’UGTT ont constaté de nombreuses violations des règles électorales. Il cite les nombreux exemples de militants de ces formations extrémistes – à Akouda, Sayada et Tunis, entre autres villes du pays – qui, le jour même du scrutin, ne se sont pas privés d’organiser des événements et des manifestations aux alentours des bureaux de vote, de distribuer boissons, nourriture et argent pour convaincre, jusqu’à la dernière minute, les électeurs à «faire le bon choix» électoral…

Bref, rien de rassurant sur l’intégrité du scrutin de dimanche dernier, selon le syndicaliste. Rien de bien rassurant, non plus, sur ce que ces «forces de la révolution», ainsi que certains les appellent, pourront faire de la démocratie pendant les cinq prochaines années.

Marwan Chahla

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