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Tunisie : Les bonnes pratiques pour la restructuration des entreprises publiques

Le prochain chef du gouvernement doit s’atteler en priorité au chantier de la restructuration des entreprises publiques.

La plupart des entreprises publiques affichent des pertes qui s’accumulent et grèvent dangereusement les équilibres financiers de l’Etat. Ces pertes sont dues à la mauvaise gouvernance et ne sauraient être arrêtées sans une série de réformes rapides, cohérentes et, surtout, acceptées par toutes les parties concernées. Il y va de leur survie même.

Par Amine Ben Gamra *

Des pertes financières de plus de 1800 millions de dinars tunisiens (MDT) ont été enregistrées par 47 entreprises publiques au cours de l’année 2016, selon l’expression même du directeur général chargé de mission au cabinet du chef du gouvernement, Chokri Hassine.

Ces pertes ne sont pas actualisées car ces entreprises n’ont pas arrêté leurs états financiers de 2017 et 2018 jusqu’à aujourd’hui. Par ailleurs, on estime que ces chiffres sont susceptibles d’aggravation suite au glissement du dinar et l’augmentation du taux directeur qui a accru le coût de financement.

Les chantiers de la restructuration piétinent dangereusement

Globalement, les entreprises publiques souffrent de problèmes au niveau de la gouvernance, l’absence de vision stratégique, la baisse de la productivité, la hausse du coût de la production, la complexité des procédures administratives, la maintenance du parc et de la flotte (pour ce qui est des sociétés de transport), la hausse des dépenses et la baisse des recettes.

La restructuration des entreprises publiques est parmi les chantiers qui ont été ouverts par le gouvernement actuel mais n’ont abouti à rien. Par ailleurs, le nouveau gouvernement doit tirer les conclusions et mettre en œuvre une stratégie visant à en améliorer la gouvernance des entreprises et à en assainir la situation financière, en vue d’en améliorer les performances et en réduire les déficits qui grèvent énormément le budget de l’Etat.

Donc il est impératif de travailler d’arrache-pied pour les restructurer et les sauver, tout en garantissant leur durabilité, ce qui permettra ainsi de créer de la richesse et le développement de plusieurs autres projets dans diverses régions de la république.

Les axes d’une stratégie de bonne gouvernance des entreprises publique

Le nouveau gouvernement doit se penché sur la préparation de sa nouvelle stratégie pour la bonne gouvernance des entreprises publiques à l’instar :

• la revue de la stratégie, la réorganisation au niveau des ressources humaines et l’optimisation des processus de ces entreprises;

• le lancement d’un plan de mise à niveau afin d’améliorer le rendement de ces entreprises et de limiter leurs risques financiers;

• la rationalisation de la gestion de ces entreprises et la mise en œuvre d’un programme de gestion efficient pour améliorer leurs performances;

• la création d’une instance de gestion des participations publiques, dotée de l’autonomie financière et administrative et d’un statut spécifique, cet organisme en devenir aura à soumettre ses rapports et recommandations au chef du gouvernement et au parlement;

• la transformation digitale des entreprises qui sont aujourd’hui réticentes à investir dans le numérique, alors qu’il s’agit d’une des clés pour faire face à la crise économique.

* Expert Comptable, commissaire aux comptes, membre de l’Ordre des experts comptable de Tunisie.

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