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Rached Ghannouchi a (déjà) fait sa première bourde en tant que président du parlement

Lors de la première séance plénière de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), tenue hier, 18 novembre 2019, le président du parlement et du parti Ennahdha, Rached Ghannouchi, a enfreint le règlement intérieur, lors du vote relatif à la création d’une commission provisoire pour l’examen de la Loi de finances complémentaire de 2019, de la Loi de finances de 2020, ainsi que du budget de l’Etat de 2020.

C’est ce qu’a expliqué Nabil Hajji, député d’Attayar, dans un statut facebook, où il a indiqué que M. Ghannouchi n’a pas respecté les procédures du vote à main levée en oubliant, tout bonnement, d’inviter les députés n’approuvant pas la commission ainsi que ceux qui s’abstiennent de voter à lever leurs mains. Ce qui constitue une violation aux articles 117, 125, 127 et 128 du règlement intérieur de l’ARP.

Rached Ghannouchi n’a pas, non plus, annoncé le nombre final des votes électroniques et à main levée, a également souligné Nabil Hajji. «L’Assemblée ne pourra, par conséquent, pas diffuser ces résultats parce qu’ils sont incomplets et qu’ils n’ont pas été annoncés, ce qui les rend  illégaux», a-t-il poursuivi, tout en regrettant le fait que ce soit le président de l’ARP «qui cause l’illégalité de la séance», et qu’il faille donc la refaire.

M. Hajji a, par ailleurs, assuré qu’il a essayé, en vain, de corriger la situation sur place : «Lorsque j’ai remarqué cette infraction, j’ai demandé, avec insistance, un point d’ordre pour rectifier la procédure. Mais il semble que le président de l’Assemblée n’écoute que lui-même».

Nabil Hajj
i.

«Personnellement, je m’attendais à ce que Rached Ghannouchi ne puisse pas diriger l’Assemblée correctement. Je m’en suis assuré en l’observant en train de patauger lors de la séance d’ouverture, qu’il a présidée en tant que député le plus âgé», a-t-il également écrit.

Âgé de 78 ans, l’élection du leader islamiste en tant que président de l’ARP, la semaine passée, a été particulièrement contestée. D’abord, au vu des exigences particulières, sur le plan physique et mental, que demande le poste et qui pourraient largement dépasser les aptitudes de M. Ghannouchi. Ensuite, parce que son savoir-faire, notamment en ce qui concerne sa capacité à gérer efficacement les conflits humains, est loin de faire l’unanimité.

Or, il fera, inévitablement, face à ce genre de conflits dans cette Assemblée, marquée notamment par la présence de plusieurs figures politiques connues pour leur «agitation». En témoigne parfaitement sa gestion, qui laisse à désirer, du clash qu’il a lui-même eu avec Abir Moussi, présidente du Parti destourien libre (PDL), lors de la séance d’inauguration.

Cherif Ben Younès

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