Accueil » 3e édition du Prix Rambourg : L’art contemporain à l’honneur

3e édition du Prix Rambourg : L’art contemporain à l’honneur

Elsa Despiney, Shiran Ben Abderrazak et Selma Feriani.

Le prix Rambourg revient avec une troisième édition qui sera entièrement consacrée à l’art contemporain. Une conférence de presse a été donnée au siège de la Fondation Rambourg, le jeudi 9 janvier 2020, afin d’annoncer les nouveautés et les perspectives de cette nouvelle édition.

Par Fawz Ben Ali

Le prix Rambourg se tient tous les deux ans et offre un fond d’aide à la création à des artistes et des écrivains, décerné par un jury de professionnels appartenant à différents domaines artistiques et culturels.
Le prix est accordé par la Fondation Rambourg, une organisation caritative créée en 2011 par Olfa Terras Rambourg, députée de la Réforme nationale, qui croit fortement au pouvoir de la culture comme «instrument au service de la liberté d’expression et du développement durable».

Nouvelle édition, nouvelles perspectives

Durant les deux premières éditions ayant eu lieu en 2016 et en 2018, une douzaine de créateurs ont pu bénéficier du Prix Rambourg qui était destiné à différentes disciplines artistiques et culturelles (cinéma, arts scéniques, arts plastiques, musique, écriture et industrie culturelle et numérique). Les lauréats avaient alors reçu 20.000 dinars tunisiens (DT) chacun afin de concrétiser leurs projets.

Le prix revient cette année avec un nouveau concept et de nouvelles règles; il sera désormais plus spécifique et sera dédié uniquement à l’art contemporain, a indiqué le comité de sélection de cette année : la présidente du jury Elisabeth Krief (fondatrice de la galerie d’art Krief à Paris), Shiran Ben Abderrazak (ingénieur culturel et expert en économie créative), Selma Feriani (fondatrice de la galerie Selma Feriani Gallery à Londres et à Tunis), Elsa Despiney (historienne d’art)…

La Fondation offre cette année deux prix : le 1er est de 50.000 DT et le 2e est de 20.000 DT, et ce, sur des critères d’innovation et de créativité, et sans restriction d’âge. Le prix concerne les artistes tunisiens émergents (autodidactes ou ayant suivi un parcours académique), porteurs de projets individuels et ayant jusque-là réalisé pas moins de cinq œuvres.

Interrogés sur le choix de se focaliser pour cette nouvelle édition uniquement sur l’art contemporain, les membres du comité de sélection ont indiqué que ce secteur ne se développe pas aussi bien qu’il devrait l’être. Il existe certes quelques initiatives ayant contribué à promouvoir les artistes, comme le festival biennal Dream City ou encore les toutes nouvelles Journées d’art contemporain de Carthage, mais la réalité est que les artistes manquent terriblement de soutien, d’accompagnement et de visibilité.

Pour une meilleure visibilité des artistes tunisiens

Bien qu’il ait eu une véritable explosion d’œuvres – après la révolution du 14 janvier 2011 – sorties du cadre restreint des musées et des galeries pour envahir les rues et les quartiers populaires, l’art contemporain demeure une expression marginalisée, comparée au cinéma, au théâtre, ou encore à la danse.

Les membres du comité ont déploré le rôle défaillant de l’Etat puisque la Tunisie n’a toujours pas de musée d’art contemporain; en attendant, ce sont les galeries privées qui se chargent de la conservation et de la valorisation de ce nouveau patrimoine; d’où l’idée de créer le Prix Rambourg pour l’art contemporain qui vise à aider les artistes émergents à reprendre confiance en eux en leur offrant un fond tunisien qui leur permettra de développer leurs projets, puis de gagner en visibilité aussi bien sur la scène nationale qu’internationale. «La Tunisie a des artistes qui méritent d’être représentés à la scène internationale et qu’on donne confiance à leur pouvoir de création», a indiqué l’historienne d’art Elsa Despiney.

Le point a également été l’occasion de revenir sur certains parcours exceptionnels des lauréats des deux dernières éditions, comme le danseur et chorégraphe Rochdi Belgasmi qui avait pu développer son spectacle ‘‘Ouled Jellaba’’, le jazzman Omar El-Ouaer avec son projet ‘‘Amber’’ qui avait été nominé aux Grammy Awards, ou encore la jeune documentariste Hiba Dhaouadi qui a pu réalisé le film ‘‘La fille de la lune’’ sur les personnes atteintes de la maladie de Xeroderma …

Donnez votre avis

Votre adresse email ne sera pas publique.

error: Contenu protégé !!