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Le développement du solaire en Tunisie fait son chemin, mais il y a encore besoin de plus d’engagement

Le déploiement des systèmes photovoltaïques (PV) dans les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du nord (Mena) a continué de progresser en 2019, selon le rapport annuel de l’Association de l’industrie solaire du Moyen-Orient (Middle East Solar Industry Association, Mesia). Mais, cette lancée peut manquer de conviction et il reste beaucoup à faire pour tirer le profit plein du PV… En Tunisie, le photovoltaïque manque de fonds et d’incitations.

Par Marwan Chahla

Le rapport 2019 de la Mesia indique que, pour le quinquennat 2019-2023, les investissements de la région Mena dans le secteur énergétique pourrait atteindre les 1000 milliards de dollars. L’association cite les chiffres du cabinet Frost & Sullivan, société américaine de conseil aux entreprises, selon lesquels la valeur de la capacité photovoltaïque des pays Mena est estimée actuellement entre 5 et 7,5 milliards de dollars, auxquels s’ajouteront, d’ici 2024, de 15 à 20 milliards de dollars.

Donner au solaire le coup de pouce décisif

Cependant, malgré cette tendance haussière remarquable, Mesia fait observer que les gouvernements de plusieurs pays de la région n’arrivent toujours pas à se déterminer clairement sur ce choix du solaire et à trouver la formule qui allierait judicieusement les bonnes options légales, financières et celles des acquisitions pour donner au solaire le coup de pouce décisif.

Le rapport Mesia souligne qu’il existe des écarts considérables entre les différents marchés du photovoltaïque dans la région Mena, notamment en matières de capacités des installations cumulatives et développement.

Pour ce qui est de la Tunisie, Mesia estime que «l’année 2019 a été bonne pour le solaire», rappelant, à titre d’exemple, qu’en décembre dernier le gouvernement tunisien a autorisé trois consortiums de construire de nouveaux parcs solaires d’une capacité de production totale de 500 MW.

La Tunisie continue de subventionner les énergies fossiles

Par ailleurs, Mesia cite aussi le cas du géant italien Eni qui a terminé l’année dernière avec l’obtention d’un permis pour la mise sur pied, sur sa concession pétrolière, d’une station solaire d’une capacité de production de 5 MW, dans le gouvernorat de Tataouine…

D’après Mesia, il ne fait aucun doute que «le segment du solaire commercial et industriel en Tunisie est particulièrement prometteur», mais l’association souligne que, «dans le même temps, le marché a du mal à faire face aux subventions généreuses accordées aux énergies fossiles [à savoir, le pétrole et le gaz naturel].»

Tout est donc une affaire de définition de priorités et le gouvernement tunisien devrait, selon Mesia, «entre autres considérations et décisions politiques, introduire au plus vite des mesures incitatives – telles que des réductions fiscales – pour stimuler des investissements plus substantiels dans le PV commercial et industriel.»

En somme, la Tunisie, qui a réussi ses premiers paris solaires, devrait sans plus tarder passer à la vitesse supérieure dans un domaine où notre pays aura tout à gagner… et très certainement à des coûts moindres, comparés à ce que requièrent comme investissements les autres énergies.

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