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Quand la Tunisie va-t-elle mettre en place un plan pour réduire son surendettement ?

Dans une communication faite, au cours d’une récente conférence-débat organisée par le Cercle Kheireddine et le Forum Ibn Khaldoun, sur la soutenabilité de la dette tunisienne, Abdelhamid Triki, ancien ministre du Plan et de la Coopération internationale, a établi un parallèle entre la dette extérieure tunisienne et celles de pays surendettés qui ont mis en place des plans pour réduire leur surendettement.

«L’objectif est de situer la Tunisie par rapport à un panel de pays fortement endettés et de voir comment ces derniers ont procédé pour réduire le fardeau de leur dette», a-t-il-dit, et de préciser que les pays retenus figurent dans la liste des 19 pays les plus endettés selon le rapport World Economic Forum 2016-2017. Il s’agit de :

  • la Grèce : avec une dette représentant 178,4% du PIB, qui continue de souffrir de la crise économique et n’arrive toujours pas à rembourser sa dette malgré les plans de sauvetage appuyés par les créanciers internationaux. Ce pays subit toujours des mesures d’austérité (baisse des salaires de 30%, vente de plusieurs ports, vague de privatisation…);
  • le Portugal, dont la dette de ce pays représente 128,8% du PIB et qui a décidé de sortir de la crise avec son propre plan de sauvetage (2014) en s’appuyant sur le tourisme;
  • l’Espagne, avec une dette représentant 99% du PIB, a opté, comme beaucoup de pays de l’Union Européenne, pour une approche qui consiste à augmenter la productivité et à booster la croissance;
  • l’Irlande qui est parvenu à réduire le ratio de la dette de 122,8% à 95,2% du PIB, à la faveur d’un refinancement réussi de sa dette.

Au niveau de la région Moyen Orient-Afrique du Nord (Mena), la Tunisie, avec un taux d’endettement de 70% du PIB (chiffre de 2016), se situe parmi les pays les plus fortement endettés comme le Liban et la Jordanie. Mais il tarde encore à prendre des mesures sérieuses pour réduire son endettement et continue même se solliciter des crédits auprès des bailleurs de fonds internationaux pour financer la masse salariale de son secteur public et son budget de fonctionnement. Alors que la productivité du travail continue de baisser, que l’investissement pique du nez et que le déficit de la balance commerciale explose… Et pas seulement…

Khémaies Krimi

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