09 Avr 2020 | 15:09 A LA UNE, ECONOMIE, TRIBUNE
Quels enseignements peut-on tirer de la crise sanitaire qui a contraint à l’enfermement la moitié de l’humanité, taraudée par l’angoisse du lendemain dans un monde devenu de plus en plus compétitif, où l’homme est plus que jamais un loup pour l’homme.
Par Hassen Zenati
«Peut-être détesteriez-vous quelque chose, qui ne vous rapportera finalement que du bien.» Libre traduction d’un verset coranique qui, entre autres, enseigne le relatif. Le coronavirus serait-il ce mal que nous détestons aujourd’hui, mais qui nous procurerait du bien demain ? Oui, est-on tenté de répondre, optimistes. À condition de tirer toutes les leçons de l’effroyable crise sanitaire qui nous affecte dans notre quotidien et nous endeuille en emportant nos proches. La réflexion commence à peine. Elle se développe sur trois axes.
Le premier axe est de considérer une rupture radicale avec le néo-libéralisme qui nous a été imposé il y a près d’un demi-siècle par des illuminés au nom d’un individualisme forcené. Rejetant toute morale au nom de l’efficience économique, il a élevé la cupidité au rang de vertu. C’est en poursuivant la recherche éperdue de son intérêt individuel que l’homo-economicus contribue au bien-être de la collectivité, enseignaient les classiques aux XVIIe et XVIIIe siècles. Ils professaient que l’intervention de l’Etat, représentant légitime de la collectivité, doit être réduite au minimum pour ne pas entraver ni perturber le fonctionnement normal du Dieu-marché.
Après deux guerres mondiales et une crise boursière sans précédent en 1929, les Chicago Boys de Milton Friedman sont venus, à la fin du siècle précédent, mettre à bas l’édifice laborieusement reconstruit autour de politiques sociales généreuses, à la base de trois décennies de prospérité connues sous le nom des «Trente Glorieuses».
Traduites concrètement et sans nuance aucune dans les politiques à court terme de Ronald Reagan et Margareth Thatcher, les théories de Friedman, appliquées dans un premier temps par le dictateur Pinochet au Chili, après le renversement de Salvador Allende, se résumeront bientôt en une funeste maxime: l’Etat est le problème, il n’est pas la solution.
L’écrivain américain Dean Koonz synthétise en quelques phrases bien senties la nouvelle philosophie qui pour près d’un demi-siècle va dominer le monde: «Acceptez un instant de voir le monde dans toute son horreur, Jane. Un monde de guerre et d’injustice, de fanatisme et de haine, d’envie et de cupidité. Les codes moraux tels que l’humanité les a conçus et adoptés n’ont jamais produit que des catastrophes. C’est le principe même des codes moraux qu’il faut remettre en cause».
Les dérèglements du monde, tels que nous les vivons, viennent de ce triomphe de la cupidité, assène le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz. Après s’être confronté à la Banque Mondiale et au FMI, les deux institutions financières internationales les plus représentatives du «nouveau monde» en gestation, avec l’Organisation mondiale du commerce (OMC), il a fait du combat contre les inégalités sociales son cheval de bataille contre l’ultralibéralisme, comme en témoigne sa riche bibliographie.
Le monde néo-darwinien dans lequel nous visons depuis s’est peut être enrichi au sommet de sa pyramide sociale, mais il n’a cessé de s’enfoncer dans les abysses de l’immoralité reléguant les plus démunis dans plus de précarité et de pauvreté et soumettant les plus faibles au mépris de vainqueurs. La planète est devenue par la concurrence sans frein, cette guerre de tous contre tous, entre nations et producteurs, encouragés à produire toujours plus, une arène effroyable pour gladiateurs assoiffés de sang qui croient survivre en tuant, mais qui finiront tués à leur tour.
Patrick Artus, un des représentants les plus en vue de ce capitalisme dévastateur, vient de surprendre son monde, en prédisant la fin de ce néo-libéralisme qui aurait atteint son apogée. Dans une note très critique et âprement discutée sur les réseaux sociaux, il écrit: «La crise du coronavirus va très probablement provoquer le retour à des chaînes de valeur régionales, au lieu de chaînes de valeur mondiales […] une hausse durable des dépenses publiques de santé, d’indemnisation du chômage, de soutien des entreprises et la compréhension (même aux Etats-Unis) de ce que toute la population doit bénéficier d’une protection sociale convenable… Tout ceci signifie bien la fin du ‘‘capitalisme néolibéral’’ qui avait choisi la globalisation, la réduction du rôle de l’Etat et de la pression fiscale, les privatisations, dans certains pays la faiblesse de la protection sociale.»
Le deuxième axe de réflexion est de redéfinir les priorités nationales afin de faire entrer la santé, la sécurité alimentaire et l’éducation nationale dans les fonctions régaliennes de l’état, directement liées à sa souveraineté, pour qu’elles échappent à la dictature du marché.
La flambée du coronavirus a en effet mis à nu des systèmes de santé qui étaient présentés comme les meilleurs du monde, mais qui se sont révélés incapables de faire face à l’épidémie dans la sérénité, parce qu’ils ont été d’année en année dépouillés de leurs moyens pour être soumis aux dogmes de la rentabilité néolibérale. Ils ne survivront probablement pas à une deuxième vague de ce virus, inconnu, pour lequel on n’a encore ni vaccin ni remède. Or, c’est une certitude chez les virologues, cette première vague de coronavirus sera suivie d’autres, et elle sera peut être comme la grippe, annuelle.
L’idée progresse de sortir la santé du marché pour rebâtir «coûte que coûte», a dit le président français Emmanuel Macron, relayé par plusieurs autres chefs d’Etat européens, un autre système faisant passer «la vie avant l’économie».
Jusqu’à présent, les autorités sanitaires de nombreux pays s’étaient accommodées que des pauvres s’abstiennent de se soigner faute de moyens et que des entreprises pharmaceutiques décident d’écarter «souverainement» de leur recherche les «maladies rares» qui s’adressent à des marchés réduits, dont elles ne peuvent escompter de marges juteuses. La délocalisation des fabrications, essentiellement en Chine, pour s’assurer de meilleures marges, a mis en danger l’indépendance sanitaire de nombreux pays en Europe.
Le bilan effroyable du coronavirus, qui frappe pauvres et riches, puissants et démunis, a fait le reste. Il a fait prendre enfin conscience que la santé, en plus d’être un des piliers essentiels de la société, n’a pas de prix, et que si elle a un coût, celui-ci doit être partagé par la collectivité et non pas laissé à la charge de chacun individuellement.
Dès que le transport mondial s’est figé, la peur des pénuries s’est soudain saisie des populations confinées, provoquant des émeutes devant les supermarchés dévalisés. Scènes inhabituelles et incongrues de paisibles ménagères se crêpant le chignon pour un rouleau de papier de toilette de plus. Ceux qui le savaient déjà et qui se fermaient les yeux, comme ceux qui ne le savaient pas, se sont soudain rendu compte que les marchandises exposées sur l’étal de la supérette voisine ont fait le tour du monde avant d’arriver là. Alors que l’on pouvait naguère se procurer un poulet élevé localement sur un marché proche, celui qui est proposé désormais a fait des milliers de kilomètres, venant de pays lointains, sans que l’on sache beaucoup de choses sur ses conditions de vie dans des exploitations gigantesques sous contrainte du marché.
C’est la rançon d’une division du travail poussée dans ses ultimes retranchements pour donner naissance à un libre échange sauvage, dont on mesure encore mal les effets sur les êtres humains et l’environnement. «Notre planète brûle et nous regardons ailleurs», disait prémonitoire le président français Jacques Chirac il y a une quinzaine d’années. Malgré des tonnes de résolutions vertueuses et de vœux pieux, très peu de choses ont changé depuis. Or, assurer la sécurité alimentaire du pays est en passe de devenir une obsession pour les gouvernants instruits par l’expérience redoutable du coronavirus. Cela veut tout simplement dire un bouleversement des habitudes alimentaires et des méthodes de production et d’une certaine façon un retour vers cette terre nourricière si longtemps laissée en friche, agressée par le béton, négligée. C’est à ce prix que chacun aura dans son assiette ce qu’il lui faut pour se nourrir et nourrir le siens.
Autre axe de réflexion : comment mettre l’institution éducative au service de son pays et de sa société ? Dans les pays en développement, sous la pression de politiques libérales de l’emploi, elle a muté en usine à diplômés destinés à l’exportation, alors que leur destination première est leur société qu’ils doivent nourrir de leur savoir et améliorer par leur savoir-faire. L’étranger qui les accueille n’aura rien payé pour leur formation entièrement à la charge des contribuables nationaux. Alimentant l’un des paradoxes de la mondialisation : les flux s’étant inversés, ce sont les plus pauvres qui aident les plus riches en leur cédant leurs diplômés sans contrepartie. Cadeau.
Images instructives du coronavirus : alors que les établissements hospitaliers du Sud manquent cruellement de soignants, toutes spécialités confondues, on a vu sur le «front» européen de la pandémie se démener admirablement des centaines de praticiens africains et maghrébins en première ligne. Il serait temps de remettre les choses à l’endroit.
C’est un volet du sombre tableau que nous révèle le coronavirus. Mais rien n’est inéluctable ni irréversible dans ces évolutions. L’histoire n’est pas finie au sens de Fukuyama. L’ultralibéralisme n’est sans aucun doute pas l’horizon indépassable qui a été présenté dès la chute du Mur de Berlin, pour inscrire dans le marbre la victoire définitive et ultime du monde libéral sur le monde communiste. Et, à l’heure où des milliers d’êtres humains se pressent aux portes d’un modèle occidental à bout de souffle, il y a urgence à repenser le rapport des hommes à leur société dans leur quête d’un bonheur individuel et collectif.
Très belle analyse.
Espérons que l’on en tiendra compte.
tout se qui est dit est vrai mais pour la tunisie c’est juste un bout de papier.L’epidemie passée on n’y pensera plus.et tout redeviendra comme avant L’etre humain ne tire pas les lecons du passé on refait tjs les memes erreurs.
Bonjour,
l’homme, virus de cette humanité promise.
Super analyse qui laisse émerger un PETIT ESPOIR. Pour cela il faut Bâtir déjà localement en Tunisie un pays où règne la fraternité la justice la solidarité l entraide et SURTOUT l envie de travailler de produire SANS une recherche SANS limite du profit qui détruit la cohésion sociale.
Avant tout une absence TOTALE de parti car les TUNISIENS vont encore s entretuer et oublier l essentiel SORTIR DU SUPER SOUS DÉVELOPPEMENT qui rend les TUNISIENS agressifs HAINEUX drogués et accros aux réseaux sociaux chronophages
Il faut METTRE de côté les 2 pouces et faire usage de ses 2 mains pour créer TRAVAILLER bâtir…..
Organiser prévenir construire voir au loin pour l intérêt du pays
Il faut adopter des comportements qui ne nuisent pas aux pays limitrophes et avoir des relations de bon voisinage ni soumission ni compromission
Bravo, une analyse profonde, qui posent des questions rétroviseurs, tout en distinguant l’horizon incertain.
On a besoin toujours d’arrêts sur images et encore, faut-il avoir l’étoffe d’un sage !
Prions ensemble.
De quoi parlez vous? tout a commencé en 1993 sous le président Bill Clinton avec la suppression de l’amendement Glass Steagal. la conséquence en a été la crise dite de sub prime de 2008 au cours de laquelle le gouvernement US ( Obama ) en violation de toutes les règles du marché libre a volé au secours des banques américaines en y injectant plusieurs centaines de milliards de dollars en s’abstenant de faire passer en justice leurs dirigeants ( exception faite de Lehman brothers: il fallait bien un bouc émissaire ) . il y aura un vaccin, l’épidémie actuelle ira rejoindre les grippes espagnole et asiatique aux oubliettes, en attendant les prochaines, et les actions de Big Pharma vont monter en flèche sur le marché boursier. Point à la ligne.
Tres bonne analyse meme si je ne partage pas certains aspects. L’occident par exemple n’est pas seulement l’Amerique, dire que l’occident est totalement neo-liberal n’est pas correct. La plupart des democraties en Europe occidentale pratiquent une economie de marche sociale. On ne peut dire que la France ou la Suede par exemple sont neo-liberales.
La crise de Corona montre biensur les exces de la globalisation et les exces du liberalisme:
1- Le just in time production montre ses limites lorsque les chaines de logiqtique sont interrompues
2- La production en Asie montre ses inconvenients pour les autres regions que ca soit l’Afrique, l’Amerqiue ou l’Europe. Voire des pays comme la France dependre de la Chine pour les masques, combinaisons les respirateurs alors qu’elle a tout le savoir faire pour les produire a elle meme montre bein les mefaits de l’optimisation des couts meme pour des marchandises vitales.
3- L’etat ne doit pas appliques seulement les criteres de rentabilites lorsqu’il s’agit de secteurs strategique pour la survie comme pour la sante et les medicaments.
Maintenant ceci ne devra pas mener a renforcer le role de l’etat partout. En Tunisie on soufre de l’etat omnipresent avec ses 800000 fonctionnaires, ses entreprises non rentables, un etat non pas au service de tout un peuple mais au service d’une caste les fonctionnaires et les familles rentieres.
La question a se poser est comment la Tunisie peut-elle tirer profit des chagements post crise Corona ? Il est sur que l’Europe adoptera des chaines da valeur regionales, peut-on profiter de ce mouvement de delocalisation vers l’Europe et ses regions limitrophes, quels sont les atouts de la Tunisie dans cette course et comment peut-on attirer des investisseurs tout en garantissant les livraisons meme au temps de crises, comment prendre une part de marche de la presence chinoise en Afrique.
On ne doit pas oublier non plus le rechaufement climatique qui va se pousuivre, nos terres seront de moins en moins capables de produrie des cereales, quelles alliances pouvont nous faire pour garantir notre nutrition dans l’inter-dependance?
Une derniere phrase, on ne peut obliger l’industrie pharmaceutique a produire des medicament non rentables car personne ne payera les salaires de leurs employes en fin de mois. Les etats doivent prendre en charge le financement de la recherche dans des secteurs strategiques mais peu rentable comme les antibiotiques et les vaccins par exemple, sinon les grands laboratoires vont continuer a se ruer sur des maladies qui rapportent beaucoup.
Merci de votre contribution. Quelques remarques pour enrichir le débat
En résumé:
1.L’ensemle de l’Europe a basculé ces dernières années dans le néo-libéralisme en quittant, chacun à son rythme, ce que vous appelez l’économie sociale de marché. L’Allemagne avec Angela Merkel après le départ des sociaux-démocrates, l’Italie avec Berlusconi, la Suède dès la fin de la période Palme, Le Canada. La France rejoint le peloton depuis l’élection d’Emmanuel Macron. Les Gilets jaunes sont sur le plan social l’illustration de ce basculement marqué par le « dé-tricotage » de toutes les lois sociales édictées par le Conseil National de la Résistance en 1947 à la sortie de la seconde guerre mondiale, et qu’on a souvent résumées par l’expression « Etat-providence » : lois sur le travail, assurances chômage, retraites etc. Bruxelles impose la même feuille de route à tous les pays de l’UE, ainsi qu’à tous candidats à l’accession.
2/ Le problème Tunisie ou ailleurs n’est pas dans le nombre de fonctionnaires. Il est dans les compétences et l’efficacité du secteur public. On peut avoir une fonction publique et un secteur public efficaces avec un minimum de fonctionnaires. Hélas, la tendance des trente dernières années a été de considérer le secteur public comme un « sas » anti-chômage. On y a entassé des « bras cassés » au nom d’un traitement social du chômage, au lieu d’en faire un outil d’excellence, fer de lance pour la production, la recherche etc. Beaucoup de ses compétences lui ont été arrachées au profit du marché. Les couts ont souvent augmenté, mais pas la qualité des services. En Tunisie, l’Enseignement supérieur et la Santé sont en train actuellement d’être progressivement absorbés par le privé. Le pays dispose déjà d’un système à deux vitesses.
3. L’industrie pharmaceutique, dans le cadre d’une politique socialisée de santé, peut et doit produire des médicaments à bon marché et orienter sa recherche en faveur des maladies orphelines. Les seules dépenses marketing de cette industrie — qui n’auront plus lieu d’être dans ce cas de figure — permettraient de couvrir la plus grande partie des coûts. Faute de budgets, les hôpitaux britanniques sont obligés ces jours-ci de filtrer leurs malades atteints de coronavirus et d’en laisser certains sur le bord du trottoir — je dirais à l’entrée des cimetières. Aux Etats-Unis, un patient, quels que soient se revenus, reçoit immédiatement une facture qui peut atteindre 3.000 dollars pour un simple test. L’économie ou la vie, il va falloir choisir.
NB : pour Dr Hanablia. Il y aura un vaccin. Espérons. Le plus vite sera le mieux. Mais, sans être un homme de l’art, j’ai compris des contributions des virologues que cette famille de coronavirus mute beaucoup, et qu’il faudrait à chaque mutation du virus un vaccin différent. Il faudra donc protéger la société et choisir entre l’économie et la vie.
Merci Mr. Zenati pour votre reponse.
Comparer Berlecuni a Angela Merkel n’est pas correct a mon avis. La politique de Merkel est une politique sociale democrate, elle a meme corrige des exces de l’agenda 2010 de Schroeder par exemple en ce qui concerne les allocations des chomeurs de longue duree (Hartz IV). On voit bien dans la crise que l’economie de marche sociale en Europe occidentale fonctionne. Ceux qui sont obliges a partir en chomage technique continuent a recevoir une grande partie de leur salaire net et dans certains pays meme 100% et ils peuvent esperer reprednre leur travail apres deux ou trois mois.
Je vous donne biensur raison que la vie arrive avant l’economie mais on diverge sur le comment. A mon avis, il faut que l’etat finance des entreprises privees ou entre dans des projets public-prive pour lancer des programmes de recherches dans des domaines strategiques tels les vaccins et l’Europe par exemple le fait. L’union europeenne vient de donner un credit de 80 millions a une entreprise allemande CureVac qui semble etre sur la bonne voie pour lancer un vaccin. On a vu en Europe de l’est et en Tunisie que l’etat n’est pas un bon entrepreneur. On va voir dans les prochains mois que ce sont les democraties occidentales qui respectent la valeur de la liberte qui vont trouve les vaccins et les medicaments contre cette maladie car la liberte d’entreprendre, la transparence, les medias libres sont le catalysateur de l’innovation. C’est la non-transaprence de la Chine qui a aussi donne le temps au virus de se repandre et de devenir encore plus dangereux. Je vous souhaite un bon weekend.
Bonjour,
j’entends l’homme en blanc « l’envoyé » d’un dieu » lire à haute voix la bible.
Mais aucuns actes pratiques posés, justes des lectures à voix hautes dans un micro. « C’est comme pour un malade, tant qu’il ne sera pas guérit, il reviendra ».
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