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Hichem Ajbouni : Ennahdha veut intégrer ses alliés parlementaires au gouvernement pour affaiblir Elyes Fakhfakh

«Être présent sur tous les fronts», c’est ainsi que le dirigeant et député d’Attayar, Hichem Ajbouni, a intitulé son statut facebook dans lequel il a dévoilé, ce jeudi 21 mai 2020, les intentions politiques actuelles d’Ennahdha, qui cherche, selon lui, via la volonté d’intégrer au gouvernement ses alliés parlementaires, Qalb Tounes et Al Karama, à réduire le poids du chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh.

«L’objectif du mouvement Ennahdha, ou plutôt de l’une de ses fractions, n’est ni un large consensus, ni l’intérêt national (ce ne sont que des slogans servant à la consommation intérieure et extérieure), mais le transfert de la majorité parlementaire qui s’est formée au bureau de l’Assemblée (Ennahdha, Qalb Tounes et Al Karama), au gouvernement», a-t-il écrit sans retenue, bien que le mouvement islamiste soit – officiellement – l’allié de son parti, Attayar, au sein du gouvernement, ce qui en dit long sur la crise politique actuelle que vit la Tunisie.

«Ennahdha cherche à réduire le poids du chef du gouvernement et des partis qui le soutiennent (principalement Attayar et Echaâb)», a-t-il poursuivi, laissant entendre que Tahya Tounes, Nidaa et Al-Badiln, également représentés au gouvernement, n’ont pas de problème avec les manœuvres d’Ennahdha.

Ajbouni a également expliqué l’obstination d’Ennahdha à vouloir inclure Al Karama et Qalb Tounes au gouvernement (bien que le premier soit dirigé par des extrémistes religieux, et que le président du second, Nabil Karoui, ait un lourd dossier judiciaire de corruption financière) par ses craintes concernant la continuité des fonctions de son président, Rached Ghanouchi, à la tête du Parlement, suite aux multiples appels pour sa destitution.

Rappelons que lors des tractations autour de la formation du gouvernement, Ennahdha avait tout fait pour y inclure Al Karama et surtout Qalb Tounes. Et malgré le rejet de sa demande, suite à un long et ennuyeux bras de fer avec Elyes Fakhfakh, soutenu notamment par le président de la république, Kaïs Saïed, le mouvement islamiste continue, 3 mois plus tard, à exercer de la pression sur le chef du gouvernement pour qu’il finisse par accepter sa requête. Comme si le pays ne lui manquait que ce genre de tiraillements politiques sans utilité, et comme si la réussite du gouvernement dépendait des «grandes compétences» au sein de Qalb Tounes ou d’Al Karama.

En fait, Ennahdha, adossé à ses deux alliés, se se soucie comme d’une guigne des graves problèmes où se débat aujourd’hui le pays; ce qui lui importe c’est d’avoir la main à tous les niveaux du pouvoir en y plaçant ses marionnettes et ses obligés.

C. B. Y.

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