Hichem Ajbouni, député d’Attayar, n’a pas mâché ses mots pour commenter les appels incessants d’Ennahdha à inclure Qalb Tounes au gouvernement. «Ceux qui ne sont pas satisfaits par le gouvernement peuvent le quitter, et ce sera mieux ainsi», a-t-il lancé, en faisant allusion aux islamistes.
«Ils ne veulent pas d’alliés mais des subalternes («khamméssa» ou métayers, Ndlr) à leur service et qu’on peut faire chanter», a encore écrit le chef du bloc démocrate, ce qui en dit long sur la tension actuelle au sein de la coalition gouvernementale.
Ajbouni a, par ailleurs, invité «ceux qui ne sont pas satisfaits par le gouvernement» à retirer la confiance à ce dernier et à «assumer la responsabilité de frapper la stabilité du pays».
«On prend les Tunisiens pour des abrutis en leur faisant croire que l’inclusion du parti de Nabil Karoui au gouvernement le rendra plus cohérent et robuste et qu’il lui permettra de relever les défis» (selon le communiqué du bureau exécutif du mouvement Ennahdha), a également écrit M. Ajbouni.
Rappelons que le bureau exécutif d’Ennahdha, réuni samedi dernier, avait, lui aussi, haussé le ton envers le chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh, qui refuse toujours de céder à sa demande d’élargir la coalition gouvernementale.
Le parti islamiste semble utiliser les soupçons de conflit d’intérêts vis-à-vis de ce dernier pour lui mettre la pression, en le menaçant, indirectement, de le destituer, et ce, après l’avoir pourtant soutenu, dans un premier temps, en pensant sans doute que cette affaire finira par l’affaiblir et le contraindre à satisfaire ses exigences.
C. B. Y.
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