15 Sep 2020 | 9:04 A LA UNE, ECONOMIE, POLITIQUE, Tunisie
Dans l’affaire opposant ABCI à l’Etat tunisien, depuis 1982, à propos de la BFT, ce qui est troublant, surtout après la publication du rapport de l’IVD sur le Journal officiel de la république tunisienne (Jort), c’est que beaucoup de parties et de médias ne s’en prennent pas aux escrocs qui n’ont pas rendu les dizaines de millions de dinars que leur a prêtées la BFT et qu’ils n’ont jamais remboursées avec un culot monstre, mais ils s’en prennent au rapport de l’IVD qui donne raison à ABCI et à son représentant tunisien Abdelmagid Bouden.
Par Imed Bahri
Il faut rappeler, à ce propos, que le Centre international pour le règlement des différends relatifs (Cirdi), relevant de la Banque Mondiale (BM), avait, lui aussi, en juillet 2017, rendu une décision confirmant la responsabilité de l’Etat tunisien, qui devra, par conséquent, débourser une énorme somme d’argent pour dédommager le fonds d’investissement néerlandais pour le préjudice qui lui a été infligé et les pertes subies depuis bientôt quarante ans.
S’il faut une preuve irréfragable que ces parties et ces médias, qui s’attaquent aujourd’hui à l’Instance Vérité et Dignité (IVD), une instance publique tunisienne, sont à la solde des réseaux des affairistes qui ont pignon sur rue et continuent de faire saigner l’Etat, tout en refusant de rendre l’argent qu’ils se sont fait prêter par la Banque franco-tunisienne (BFT), elle est là, cette preuve, éclatante d’insolence. Et cela ne grandit ni l’Etat, ni certaines figures du monde des affaires soudoyant les partis, ni l’administration qui a toujours été, dans cette affaire, à la solde des réseaux d’intérêt, et rarement au service de la vérité et encore moins des intérêts des contribuables, car ce sont ces derniers qui, au final, vont débourser pour réparer les conséquences catastrophiques des errements de l’Etat tunisien et de plusieurs générations de hauts responsables à la solde d’une camarilla d’affairistes, qui n’ont pas fini de détruire le pays.
Dans un article publié hier, lundi 14 septembre 2020, ‘‘Le Maghreb’’ montre que Abdelmajid Bouden, l’avocat tunisien résident à Paris et représentant de l’Arab International Business Company (ABCI), qui a passé la plus grande partie de son existence à guerroyer contre les diables du système, à coups de procédures judiciaires internationales, semble s’attacher à ce rapport de l’IVD (une carte maîtresse pour lui) comme à une bouée de sauvetage, mais les diables du système veulent trouer cette bouée en s’en prenant à ce rapport avec une mauvaise foi évidente. Car si l’Etat tunisien est fautif, on n’est pas tenu, si on est attaché à la vérité et à justice, de le défendre aveuglément, quitte à aggraver l’affaire, car plus les années passent plus les dommages et les pertes s’accumulent. Il faut aussi être frappé de cécité intellectuelle pour croire qu’au regard de la justice internationale, on pourra justifier l’injustice par la raison d’Etat, laquelle, dans cette affaire, doit être plutôt qualifiée de «raison d’une mafia» instrumentalisant l’Etat et le prenant en otage.
L’affaire n’est pas encore terminee. L’un des trois juges de la CIRDI a emis des reserves (voir l’opinion dissidente du Professeur Brigitte Stern) qui met en doute le merite de l’affaire et la validite de la CIRDI comme court d’arbitrage dans ce cas. On peut faire appel appel contre ce jugement a Washington chez la court d’investissements international. L’amende est excessive, 1 milliard pour un investissement initial de 5 millions de dollars. Si cet investisseur a mis son argent dans la Citigroup en 1988 il n’aurait que 5 millions dollars maintenant (voir la courbe de C chez yahoo). Le milliard de dollars doit etre consideree comme une dette odieuse, le peuple doit payer une dette dont la cause est une bande de corrompus.
5 millions + 40 ans d interets ca fait combien?
il est evident que l etat est responsable mais il doit exiger le remboursement des prets accordes par tout les moyens et enfin prouver que nous sommes dans un etat de droit et pas une democratie bananière
mais il faudrait un miracle
Le jour où, par malheur, on saisira un navire où un avion de la flotte nationale (ou plusieurs), il faudra bien aller chercher les coupables et les débiteurs insolvables de la Banque Franco Tunisienne… Parce que je vois mal le peuple gober une ardoise de plusieurs milliards sans broncher…