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Mohamed Nouri : «L’entourage de Ghannouchi ne l’aide pas à prendre la bonne décision»

Rached Ghannouchi se considérerait apte à diriger Ennahdha pour un nouveau mandat, s’il en aura la possibilité. C’est ce qu’assure, en tout cas, Mohamed Nouri, chef de la commission des politiques au sein du parti et l’un des responsables ayant fait le déplacement, ce mardi 22 septembre 2020, au domicile du président du mouvement islamiste, pour lui remettre «la lettre des 100 dirigeants» lui demandant de ne pas se présenter de nouveau.

Intervenu dans la soirée sur Express FM, Mohamed Nouri a indiqué que Ghannouchi avait écouté la plupart des présents, avant d’exprimer «un point de vue différent du contenu de la lettre», laquelle, pour rappel, l’invite à respecter l’article 31 du règlement intérieur du parti et, par conséquent, à ne pas se présenter pour un 3e mandat à la tête de celui-ci.

Le point de vue qu’adopte Ghannouchi consiste à considérer le Congrès d’Ennahdha comme étant «maître de lui-même», explique M. Nouri.

«Cette thèse est raisonnable d’une part, mais elle n’est pas acceptable d’autre part, car nous ne pouvons pas amender un article qui n’a, jusque-là, pas été appliqué», a-t-il développé… non sans diplomatie, parce qu’en réalité, il n’y a rien de raisonnable dans l’avis de Ghannouchi, qui essaye simplement de trouver des excuses pour violer la loi interne de son institution ainsi que les principes de la démocratie, et ce, clairement pour des considérations politiques étroites et des intérêts personnels.

Le dirigeant nahdhaoui s’est tout de même relativement lâché par la suite : «Tout processus de contournement de l’article 31 est une adaptation, un accommodement et éventuellement un conflit d’intérêts», a-t-il lancé, ajoutant que «certaines personnes de l’entourage de Ghannouchi ne l’aident pas à prendre la bonne décision, à savoir le respect de ce qui est disposé par le règlement intérieur du mouvement». Il fait allusion notamment à son gendre Rafik Abdessalem, et à Noureddine Bhiri, président du bloc parlementaire du parti islamiste tunisien.

Concernant la lettre qui a été diffusée sur les réseaux sociaux en tant que réponse de Rached Ghannouchi (sans que ce dernier ne l’adopte ni ne démente), Nouri a dit qu’il ne peut, à son tour, pas confirmer ni infirmer l’hypothèse selon laquelle elle a été écrite par le leader islamiste. «Mais le bureau exécutif a nié l’attribution de cette lettre à Ghannouchi. Il y en a peut-être qui pêchent en eau trouble, voulant répandre l’esprit de division au sein du mouvement», a-t-il poursuivi, comme si le parti n’est pas déjà entièrement divisé.

Cherif Ben Younès

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