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JCC 2020 : Une édition exceptionnelle pour une année exceptionnelle

Malgré la pandémie du Coronavirus (Covid-19) et toutes les restrictions qui s’en suivent, la 31e édition des Journées cinématographiques de Carthage (JCC) aura bien lieu cette année du 18 au 23 décembre, non pas dans un format digital, mais dans 16 salles de cinéma où sera projetée une centaine de films.

par Fawz Benali

Ridha Behi (directeur des JCC), Ibrahim Letaief (directeur artistique) et Slim Dargachi (directeur du CNCI) ont donné une conférence de presse le mardi 8 décembre 2020 à la Cité de la Culture afin de dévoiler la programmation complète de cette édition inédite qui se tiendra sans compétition officielle et dans des conditions sanitaires et de distanciation sociale particulières.

Maintenir les JCC par amour pour la vie

Alors que la plupart des festivals et grands événements culturels ont dû être reportés à l’année 2021 compte tenu de la situation sanitaire actuelle, le comité directeur des JCC a tenu à maintenir cette édition. « Cette décision n’a pas été prise par entêtement, mais par amour pour la vie, nous allons défier la pandémie car nous tenons à la vie (…) Maintenir les JCC c’est faire le choix de la culture, un choix citoyen. », explique le directeur de cette édition Ridha Béhi.

« Nous préférons renforcer les mesures sanitaires et garantir les droits d’auteur, plutôt qu’investir sur une plateforme pour véhiculer nos film », ajoute le directeur artistique Ibrahim Letaïef. Les JCC n’ont donc pas choisi la facilité des formats virtuels comme la plupart des festivals de cinéma maintenus cette année. Cette édition sera certes différente de ses précédentes en l’absence de la compétition officielle, mais sera tout aussi riche et passionnante avec une variété de nouvelles sections placées sous le signe de la rétrospective et des hommages, où il sera question de rappeler les principes fondamentaux du festival et de raviver la mémoire du public, en programmant quelques uns des films tunisiens, arabes et africains les plus marquants depuis la création des JCC en 1966.

Ridha Béhi et Ibrahim Letaïef

La cérémonie d’ouverture sera l’occasion de redécouvrir quelques grands films phares du cinéma tunisien qui viennent d’être revisités par de jeunes cinéastes dans le cadre du programme « Remake coup de cœur JCC 1966 _ 2019 ». Six court-métrages produits par le CNCI seront projetés durant la soirée d’ouverture, il s’agira de : « Le réverbère » de Tarak Khalladi, « Le temps qui passe » de Sonia Chamkhi, « Sur les traces de Saïda » de Faouzi Chelbi, « Manda » de Heifel Ben Youssef, « Noir 2 » de Habib Mestiri et « La noce » de Alaeddine Abou Taleb.

Une édition rétrospective pour raviver la mémoire du public

La compétition officielle sera remplacée par deux sections de films best-off : 34 longs-métrages et 35 courts-métrages parmi les plus marquants dans l’histoire des JCC. Au programme également, la section « Tanits tunisiens » où le public aura rendez-vous avec 21 films tunisiens ayant reçu le Tanit d’or, d’argent ou de bronze depuis la création du festival.

Comme à chaque édition, les JCC consacrent toujours une section hommage aux grands noms du 7e art.  Cette année, seront à l’honneur l’acteur égyptien Abdelaziz Makhyoun (ayant notamment joué dans « Le moineau » de Youssef Chahin), le cinéaste mauritanien MedHondo (décédé en 2019), le cinéaste et acteur sénégalais Djibril Diop Mambetty (décédé en 1998), la cinéaste tunisienne Salma Baccar et le cinéaste tunisien Abdeltif Ben Amma.

Par ailleurs, cinq nouveaux films seront projetés en avant-première en marge de cette édition, il s’agira du tant attendu « L’homme qui a vendu sa peau » de Kaouther Ben Hania (Tunisie), « La nuit des rois » de Philippe Lacôte (Côte d’ivoire), « 200 mètres » d’Amine Nayfeh (Palestine), « Harba » de Ghazi Zaghbani (Tunisie) et « Disqualifié » de Hamza Ouni (Tunisie).

Au programme également un cinéma drive-in au parking de la Cité de la Culture, les « Ciné-écoles » pour promouvoir les jeunes talents issus des écoles de cinéma, ainsi que les « JCC dans les prisons » qui seront dans cinq structures pénitentiaires à Oudhna, Siliana, Sidi Bouzid, Sfax et Borj El Amri.

La journée du 19 décembre sera marquée par la tenue d’un grand forum où sera présentée une synthèse des quatre panels ayant eu lieu il y a quelques mois autour de la question de l’archivage, de la promotion du patrimoine et du devenir des JCC.

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