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Dans un mépris total du protocole, Nadia Akacha se prend pour le ministre des Affaires étrangères

Nadia Akacha et Najla Mangouch.

Du jamais vu! Au cours du dernier déplacement du président de la république Kaïs Saïed en Libye durant lequel il a été notamment accompagné par le ministre des Affaires étrangères Othman Jerandi et de sa directrice de cabinet Nadia Akacha et dans un mépris total du protocole, des convenances et de la bonne marche des institutions de l’Etat, cette dernière s’est permise d’écarter le ministre des Affaires étrangères et de s’offrir, à sa place, une entrevue avec la ministre des Affaires étrangères libyennes, Najla Mangouch. Pire, la très ambitieuse directrice de cabinet a publié, sans la moindre gêne, cet épisode déplacé sur sa page officielle sur Facebook. Même Abdelaziz Ben Dhia et Abdelwahab Abdallah, les deux puissants collaborateurs de l’ancien président Ben Ali, n’ont pas osé faire cela…

Par Imed Bahri

Comment cela est-il possible? Un ministre des Affaires étrangères réduit au rôle de figurant et une directrice du cabinet du président de la république qui l’écrase et prend sa place ?

Déjà dans un voyage officiel, même si le ministre des Affaires étrangère n’est pas du voyage, le directeur du cabinet présidentiel n’a pas à avoir une entrevue avec le ministre des Affaires étrangères du pays visité car il n’est pas son homologue et ce serait une entorse au protocole.

Ensuite, le ministre des Affaires étrangères dans le cas présent est du voyage mais, inexplicablement, il s’efface et laisse sa place dans l’entretien avec son homologue à la directrice du cabinet présidentiel. C’est ce genre de pratiques inacceptables et d’entorses à la bonne marche des institutions de l’Etat que son prédécesseur, Noureddine Erray, a refusées et son refus, rappelons-le, lui a coûté son poste quelques mois seulement après sa nomination.

Nadia Akacha aveuglée par l’ivresse de pouvoir

C’est quoi ça! Mme Akacha doit comprendre une fois pour toute que son ambition dévorante et son ivresse de pouvoir ne doivent pas se faire aux dépens de l’Etat, de ses institutions et de l’image du pays.

Quant au ministre des Affaires étrangères (il ne l’est que par le nom) Othman Jerandi, qui semble content de se laisser faire marcher sur les pieds, il doit comprendre, lui aussi, que l’excès de soumission pour garder son poste ne le grandit pas du tout, entache le poste qu’il occupe et nuit à l’image du pays qu’il est censé représenter.

Enfin, Kaïs Saïed, qui semble tout pardonner à Nadia Akacha et approuver ses écarts les plus préjudiciables à son mandat de chef d’Etat, il est en train d’abîmer l’Etat en marginalisant son ministre des Affaires étrangères et en laissant sa directrice de cabinet réaliser ses caprices.

Déjà que l’épisode ridicule (sans aucune preuve et sans aucune explication à ce jour) de l’enveloppe dite empoisonnée parvenue à la présidence de la république et dont elle fut «l’héroïne» comme on dit, lorsqu’on parle d’un mauvais film, a lourdement entaché la crédibilité de nos institutions et fait de nous la risée de la presse internationale; mais en plus la série des épisodes ridicules continue et Mme Akacha continue de n’en faire qu’à sa tête, à l’ombre et avec l’aval d’un président trop indulgent voire complaisant sinon complice.

Le post de trop de Mme Akacha.

Respecter le rôle de chacun au sein de l’appareil d’Etat

Mme Akacha est certes une novice et, avant de prendre ses fonctions, sa connaissance des affaires de l’Etat se résume à des cours de droit constitutionnel qu’elle a suivis à l’université, mais tout de même ! Elle doit comprendre qu’elle doit se discipliner et respecter le rôle de chacun au sein de l’appareil d’Etat. Déjà qu’avec l’ancien ministre des Affaires étrangères, Noureddine Erray, elle se permettait de le court-circuiter en collaborant directement avec le secrétaire-général et les directeurs généraux de son ministère, mais comme ce dernier, contrairement à Othman Jerandi, pourtant son aîné dans le domaine de la diplomatie, avait refusé d’être une potiche, elle a fini par avoir sa peau, avec la complicité active de M. Saïed, qui aurait dû, dès cet épisode, remettre sa directrice de cabinet à sa (bonne) place.

M. Jerandi qui a retenu la leçon, semble avoir compris qu’on ne peut rien contre les ambitions dévorantes de Mme Akacha. À la retraite depuis plusieurs années et aux prises avec des problèmes de santé, il préfère faire profil bas pour rester en poste à tout prix et jouer les prolongations. Peu actif pour un chef de la diplomatie et partisan du moindre effort, il se plaît à merveille dans le rôle de figurant pendant que M. Saïed laisse son omnipotente directrice de cabinet (ou «vice-présidente», le terme est plus approprié déjà utilisé par Kapitalis) faire ce qu’elle veut même au plus grand mépris du protocole et des institutions de l’Etat.

Enfin, les groupies de M. Saïed et de sa directrice de cabinet et leurs courtisans idiots doivent comprendre que justifier, à chaque fois, l’injustifiable est ridicule. Pire encore, en les défendant aveuglement même quand ils se trompent, ils les enfoncent dans la mauvaise voie car ce n’est qu’avec la critique constructive que l’on se corrige et avance.

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