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Bizerte et Ben Guerdane, pépinières de Daech en Tunisie

Daech

Avec ses 6000 volontaires jihadistes – y compris 700 jeunes filles et femmes – la Tunisie fournit le plus gros contingent de jihadistes à Daech en Syrie…

Par Marwan Chahla

L’Etat islamique (EI, Daech) sème la terreur partout dans le monde. Sur le terrain syrien, ses rangs comptent 31.000 combattants. Le site ‘‘Breibart.com’’, se fondant sur nombre d’études sérieuses, de rapports et de renseignements fiables, a publié une synthèse où il a dressé un tableau récapitulatif de ce qui fait la force de la machine de guerre de Daech: sa capacité inépuisable à recruter des troupes aux quatre coins de la planète – en sus de ses revenus abondants générés par des trafics en tous genres et autres formes de contrebande, de banditisme et de racket, qui lui permettent de s’équiper en armes les plus sophistiquées et les plus redoutables et de renouveler à loisir ses stocks de destruction massive.

La Tunisie tient le haut du pavé

Le monstre Daech avance. Il étend ses tentacules. Il est quasiment omniprésent à travers le monde. Il est incontestablement omnipotent. Il frappe et frappe à toutes les portes. Il inquiète au Moyen Orient, en Afrique, en Europe, en Asie et aux Amériques…

C’est «phénomène global», écrit ‘‘Breibart.com’’, estimant que Daech, qui recrute dans 86 pays, a pu doubler au courant de l’année écoulée le nombre de ses nouvelles recrues étrangères, pour atteindre entre 27.000 et 31.000.

Origines régionales des combattants étrangers de Daêch:
Figure-1

Source: Soufan Group.

Plus importants exportateurs de combattants:

Figure-2-1

Source: Soufan Group.

‘‘Beitbart.com’’ note, cependant, que le profil des combattants étrangers de Daech ne présente pas d’uniformité – ni régionale, ni nationale – car, très souvent, la motivation de ceux et celles qui prêtent allégeance à l’EI est bien plus personnelle que politique: «Si Daech parvient à recruter aussi facilement aux quatre coins de la planète, c’est que cela tient certainement à la nature personnelle de l’embrigadement jihadiste.»   

La glorification de la mort

‘‘Beitbart.com’’ a également établi le ‘Top 5’ des pépinières de l’islamisme extrémiste. Les foyers les plus chauds sont le quartier de Lisleby à Fredrikstad, en Norvège, Bizerte et Ben Guerdane, en Tunisie, Derna, en Libye, la vallée du Pankissi, en Géorgie, et le quartier de Molenbeek à Bruxelles, en Belgique.

C’est dans des communautés qui ont choisi volontairement de se mettre à l’écart de la société, ou qui ont été exclues par cette celle-ci, que naissent et se développent les futurs hommes, femmes et enfants qui constituent la chair à canon de Daêch dans sa guerre suicidaire contre tous.

C’est dans ces îlots de toutes les pauvretés et de tous les rejets (matériels, physiques, intellectuels et spirituels) que l’EI trouve preneur à ses thèses takfiristes, fondamentalistes et jihadistes. C’est dans ces isolements que les âmes perdues découvrent la «nouvelle naissance» (le «spiritual rebirth» du christianisme évangélique), celle qui donne un sens à la marginalité et la marginalisation et surtout celle qui glorifie la mort – la sienne et celles des autres.

Dans ces ghettos, urbains et ruraux, la conversion à l’islam de Daech du proxénète, de l’alcoolique, du trafiquant et de tous les autres délinquants se fait du jour au lendemain et avec une grande facilité: elle est enseignée par l’exemple et le contact direct; elle est relayée par le parent et le voisin; elle est répercutée à l’infini dans les cafés, sur les trottoirs du désœuvrement, dans les prisons, dans toutes les exclusions – tout autant que les  lieux de la prière…

Ainsi, le feu de la folie jihadiste devient totalement incontrôlable.

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