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Energie: Nawara débloquera le potentiel gazier du sud tunisien

Nawara

La construction du gazoduc Nawara, dans le sud tunisien, déverrouillera les richesses gazières de la région et réduira la dépendance du pays des importations de gaz.

Par Marwan Chahla

Le pipeline, d’une capacité d’acheminement estimée à 10 millions de m3/jour, couvrira la distance de 370 km séparant le champ de Nawara, dans le sud de la Tunisie, et le port de Gabès. Il constituera une composante principale du projet Gaz du Sud (GS), qui comprend notamment une unité centrale de transformation à Nawara et des installations de traitement de gaz à Gabès.

Un vecteur de développement du sud tunisien

Le projet est mené conjointement par l’Entreprise tunisienne d’activités pétrolières (Etap) et la Régie autrichienne de gestion du pétrole (Österreichische Mineralölverwaltung, OMV) – à parts égales.

Les travaux de construction de ce gazoduc, après de longues explorations, de démarches administratives et de tractations financières, ont démarré en 2015 et le pipeline sera opérationnel en 2017, selon un responsable d’OMV, qui estime que l’achèvement du gazoduc stimulera davantage le développement des ressources gazières du sud tunisien.

Trent Rehill, président de la Winstar-Tunisia, a confié au site ‘‘Interfax Energy’’ qu’«il n’y a aucun doute là-dessus: le gazoduc Nawara sera un véritable facteur pour le développement des affaires dans la région méridionale de la Tunisie.» Il explique que «le pipeline permettra aux détenteurs de licence d’avoir accès à de nouveaux acheteurs de leur gaz. Nous avons de nombreuses cibles de forage de condensats de gaz très intéressantes. Sans ce gazoduc, nous serions dans l’incapacité de commercialiser toute notre production.»

D’autres exploitants gaziers potentiels sont également dans l’expectative. «Je pense que bon nombre d’acteurs dans le sud tunisien attendent que la construction du pipeline soit achevée et que le gazoduc soit opérationnel pour qu’ils se fassent connaître et qu’ils mettent à exécution la prochaine campagne de forage gazier», estime le président de Winstar-Tunisia.

Affichant un optimisme à toute épreuve, Trent Rehill affirme que «les modestes ressources pétrolières du sud tunisien sont une évidence qui s’impose. Par contre, la richesse gazière de cette région du pays est une certitude indéniable.»

Une chance pour l’économie tunisienne

Un des principaux objectifs du projet GS consiste «à produire du gaz naturel tunisien pour répondre aux besoins du marché tunisien», a confié à ‘‘Interfax Energy’’ un responsable d’OMV. Le gaz du pipeline Nawara servira à supplanter les importations gazières tunisiennes en provenance d’Algérie qui transitent par El Borma avant d’être acheminées vers Gabès. Ce remplacement permettra à la Tunisie de réduire sa dépendance du gaz importé. M. Rehill estime aussi que «les Tunisiens sont en train de payer très cher leur gaz algérien et toute quantité de gaz tunisien sera, de toute évidence, la bienvenue pour l’économie tunisienne.»  

En tant que détenteur de licence et investisseur dans le projet GS, OMV utilisera le gazoduc pour satisfaire les besoins du marché tunisien à hauteur de 10% de cette demande, vers 2017. Selon certaines sources, cette offre d’OMV peut atteindre les niveaux de 20 à 25% des besoins tunisiens.

Près du tiers de la capacité du pipeline servira à acheminer le gaz d’OMV. Les autres 2/3 seront utilisés par d’autres producteurs de gaz qui se seront connectés au gazoduc.

Pour rappel, l’histoire de ce projet remonte à 2003, lorsque le permis de recherche d’hydrocarbures, dénommé Jenein Sud, dans le gouvernorat de Tataouine, a été attribué à l’Etap et à OMV. La convention relative à cette licence stipulait que les coûts de la recherche, incluant les forages des puits d’exploration, seraient réalisés aux frais et risques d’OMV.

Cette dernière, une compagnie pétrolière autrichienne fondée en 1956 et dont le siège est à Vienne, est active tant dans les opérations en amont qu’en aval. En 2008, l’on a estimé qu’OMV a contrôlé l’un des 3 principaux centres de répartition du gaz russe en Europe.

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