Anouar Bayoudh et son amie Farah, extradés vendredi dernier de Turquie, étaient accompagnés de Mohamed Ali Aroui, l’attaché sécuritaire à l’ambassade de Tunisie en Turquie.
La première photo du «couple» d’apprentis jihadistes, prise dans l’avions qui les ramenait à Tunis, a été postée dans la nuit du samedi à dimanche par Samir El Wafi, journaliste animateur d’El-Hiwar Ettounsi sur sa page Facebook.
Anouar Bayoudh et son amie Farah ont débarqué à l’aéroport de Tunis-Carthage 3 jours après la mort du colonel major Dr Fathi Bayoudh, mardi dernier, dans l’attentat de l’aéroport Atatürk, à Istanbul, où il était allé pour essayer de rapatrier son fils, incarcéré en Turquie, après une éphémère adhésion à l’organisation terroriste de l’Etat islamique (Daech) en Irak et en Syrie.
Selon Samir El Wafi, citant le témoignage de voyageurs qui étaient à bord du même vol, Anouar Bayoudh et son amie Farah étaient décontractés et ont fait même du shopping au free-shop de l’aéroport turc. «Il était bien rasé, bien habillé, décontracté et n’avait aucun signe de fatigue et il mangeait avec boulimie le repas servi à bord de l’avion», note-t-il. Le jeune homme ne savait pas encore que son père était mort dans un attentat et qu’il était en grande partie responsable de ce drame familial.
Selon l’enquête diffusée hier soir par El Hiwar Ettounsi, le défunt père a supervisé avec les services de renseignements turcs et l’Armée libre syrienne l’exfiltration de son fils et de son amie vers la Turquie. Une première tentative avait échoué et se termina avec la mort de l’agent qui tentait d’exfiltrer le couple. La seconde tentative eut plus de chance.
L’enquête précise aussi qu’Anouar avait annoncé à son défunt père son mariage avec Farah, aujourd’hui enceinte, et lui fit part de l’atrocité des combats sanglants à Fallouja et les conditions de vie terribles dans cette ville, où il contracta la gale.
Selon Sofiane Selliti, porte-parole du parquet et du pôle judiciaire de la lutte contre le terrorisme, l’audition d’Anouar Bayoudh et de sa petite amie – ils étaient liés par un mariage ôrfi, coutumier, non reconnu par la loi – a commencé, samedi, quelques heures après leur arrestation à leur arrivée à l’aéroport de Tunis-Carthage, en présence du procureur général de la république.
Z. A.
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