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Retour sur l’acquisition de Go Malta par Tunisie Telecom

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L’entrée dans le capital de GO Malta permettra à Tunisie Telecom de s’ancrer en Europe et de mettre les bases d’une stratégie d’opérateur régional.

Par Karim Taga *

GO Malta, dont Tunisie Telecom (TT) projette de prendre 60% du capital, est un opérateur très dynamique et à l’avant-garde sur le plan européen dans plusieurs activités, notamment le fixe haut débit et les services de contenu.

Par ailleurs, cet opérateur a une dimension internationale européenne grâce à ses participations en Grèce et en Chypre et à ses actifs dans les câbles sous-marins.

Le marché des télécoms est globalisé, fortement concurrentiel et en totale mutation avec l’explosion des services digitaux de contenu. Isolé, l’opérateur national tunisien ne pourra pas faire face aux acteurs régionaux actifs sur son marché et à l’arrivée des opérateurs de contenu.

L’opération GO Malta est une exceptionnelle opportunité qui lui permettrait de s’ancrer en Europe et de mettre les bases d’une stratégie d’opérateur régional. Cette opération aurait aussi des bénéfices assez rapides pour TT grâce aux tarifs de roaming et d’interconnexions européennes.

En plus de l’opportunité d’accès au marché des télécoms européens qu’offre GO Malta à TT, l’opérateur maltais permettra à TT d’accéder au marché des capitaux européens. GO Malta est, en effet, un actif financier très attrayant comme le montre l’évolution de sa valeur boursière qui a triplé depuis 2012.

En mettant de côté les aspects politiques, qui deviennent de plus en plus pesants en Tunisie, une opération comme l’acquisition de GO Malta serait un tournant majeur et précieux pour TT et il faudra laisser le management de TT se concentrer sur son métier, qui consiste à faire prospérer le groupe. Aucun management, même dans les meilleures multinationales, ne pourra réussir avec tant de pression.

Je regrette de lire beaucoup de commentaires négatifs sur cette opération, qui ont toujours tendance à se concentrer sur les risques que ces transactions peuvent engendrer, au lieu de voir les opportunités qu’elles offrent et l’impact positif qu’elles peuvent avoir.

La Tunisie a tant besoin d’exploiter de nouvelles perspectives internationales pour s’affirmer au moins sur le plan régional tout en ayant un pied en Europe, qui plus est, sur une opération qui génère du cash en euro (donc un moyen supplémentaire pour gérer un actif en devises pour contrebalancer les fluctuations du dinar).**

* Managing Partner du cabinet stratégique Arthur D. Little, Global Practice leader TIME (connu aussi comme TMT).

** Autre article de l’auteur sur le même sujet. 

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