Les relations entre les Etats-Unis et le monde arabo-musulman se porteront beaucoup mieux avec les républicains et Donald Trump.
Par Dr Mohamed Sahbi Basly *
Les Américains ont finalement élu Donald Trump à la présidence, après une campagne féroce, qui a maintenu le suspens jusqu’aux dernières heures, surtout pour les non-initiés. Et c’est une nouvelle leçon de démocratie.
Cependant, ce vote, qui a surpris de nombreux médias américains et européens, n’a pas surpris ni étonné les initiés. Il était même souhaité de l’autre côté de la planète, en Asie, et particulièrement en Chine.
Lorsque mes amis chinois, en juin dernier, m’avaient ouvertement annoncé leur préférence pour Donald Trump, car son accession à la Maison blanche ouvrirait un chapitre nouveau dans les rapports entre les États-Unis et la Chine, d’une part, et constituerait, selon eux, une bonne nouvelle pour l’économie mondiale, d’autre part.
Après mûre réflexion, je peux me permettre de qualifier ce vote des citoyens américains de lucide, réfléchi et conforme à l’attitude des Américains en pareilles circonstances, et ce pour des raisons faciles à comprendre.
D’abord, dans une démocratie qui se respecte, l’alternance est de règle et les Etats-Unis ont respecté cette règle, en mettant fin à 8 années de pouvoir des démocrates. Ensuite, les Américains ont voté pour la personne qui leur paraissait la plus authentique, celle qui avoue ses faiblesses, qui parle vrai et ne recourt pas à la langue de bois pour noyer le poisson.
C’est cela Trump… un homme sincère, qui ne craint pas de parler vrai, à l’opposée de sa rivale, la démocrate Hillary Clinton, qui a toujours tenu un langage diplomatiquement démagogique, car trop politiquement correct, et qui est connue pour dire souvent le contraire de ce qu’elle pense.
Les Américains ont voté également pour un homme qui incarne le succès américain dans les affaires, loin du sérail politique traditionnel, qui façonne la façon d’être et de faire des ronds de cuir de la Maison Blanche et de l’Administration.
Les Américains ont voté, par ailleurs, pour un outsider qui veut en découdre avec les idées reçues et une vision du monde conforme aux souhaits des lobbys en place.
Enfin les américains semblent avoir regretté les années Bush, père et fils, lorsque leur pays était engagé dans une croisade contre ce qu’on appelait les «forces du mal».
La montée du terrorisme, phénomène à visage malheureusement arabe et islamique, a, en quelque sorte, donné raison à Trump, qui a promis d’en finir avec l’organisation terroriste de l’Etat islamique (Daech), pure création, selon ses dires, de l’administration américaine précédente. Ce qui est une vérité historique indéniable.
Pour toutes ces raisons et beaucoup d’autres, relatives à la situation économique et sociale des États Unis, il est apparu que Donald Trump pouvait être l’homme de la situation malgré toutes ses déclarations provocatrices ou son attitude atypique pendant la compagne électorale.
Mon intime conviction est que le prochain locataire de la Maison Blanche va certainement très vite oublier les écarts de langage et les énormités qu’il a pu proférer à l’égard de certaines races ou religions et qu’il saura se comporter mieux que ses prédécesseurs sur les grandes questions de ce monde parce que, précisément, il est plus sincère et n’est pas prisonnier d’un enchevêtrement d’intérêts, corporatistes ou autres.
Quant au caractère raciste, qu’il a fait apparaître durant sa campagne, on peut estimer qu’une fois installé au bureau ovale, il saura vite composer avec la réalité du monde et les exigences des relations internationales. Il en est certainement capable.
S’agissant des relations entre les Etats-Unis et le monde arabo-musulman, qui nous concerne, j’ai l’intime conviction qu’elles se porteront beaucoup mieux avec les républicains et Donald Trump. Il tient cependant à ce monde arabo-musulman de se ressaisir de manière uniforme contre ce cancer qui ronge sa société depuis quelque temps déjà : le terrorisme.
* Ancien ambassadeur de Tunisie en Chine.
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