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Prix Aloès d’Or : Sofiane Ouissi rend hommage à Hamadi Chérif

Le 2e prix Aloès  d’Or 2016 a été décerné, samedi soir, à l’Acropolium de Carthage, à Selma et Sofiane Ouissi, initiateurs du projet Dream City.

Par Zohra Abid

Le prix a été décerné après un très beau concert de musique classique donné par le guitariste suisse Christoph Denoth et le Quatuor Cadences, composé de 4 jeunes tunisiens, étudiants et doctorants, issus de l’Ensemble orchestral de Tunis.

Garder vivace la mémoire du grand mécène

Etaient présents à la cérémonie, le ministre des Affaires culturelles, Mohamed Zinelabidine, l’ambassadrice de la Confédération Suisse, Rita Adam, et l’ambassadeur de France, Olivier Poivre d’Arvor, ainsi que les amis de feu Hamadi Cherif, célèbre collectionneur d’œuvres d’art et galeriste de Sidi Bou Saïd, décédé le 10 février 2014, et dont la fondation, créée pour immortaliser son oeuvre immense au service des arts en Tunisie, décerne le Prix Aloès.

Christoph Denoth et le Quatuor Cadences.

Dans son discours de bienvenue, notre collègue Hamma Hannachi, président de la Fondation Aloès Les Amis de Hamadi Cherif, créée en avril 2015, a rappelé, avec des mots très émouvants, le parcours du défunt. «Il a cherché à construire un beau rêve, mais il est parti trop tôt, laissant ses rêves aux vivants. Ses amis, qui ne l’oublient pas, portent aujourd’hui son projet à bout de bras et ne ménagent pas leurs efforts pour garder vivace sa mémoire et poursuivre son oeuvre», a-t-il lancé, sous les applaudissements des présents.

Réouverture de Dar Chérif en 2017

Lui succédant, la vice-présidente de la fondation Aloès, la Suissesse Edith Zäch, a passé en revue la vie de Hamadi Cherif, dont elle avait fait la connaissance au cours des dernières années de sa vie, et ses nombreuses actions au service de l’art, en Tunisie et en Suisse, où il avait ouvert et dirigé une galerie à Genève.

Edith Zäch.

Edith Zäch a formé aussi le souhait de voir rouvert, Dar Cherif, le centre international d’art et de culture, que le défunt avait fait construire à Sidi Jmour, à Djerba, et qu’il avait ouvert en 2010. Ce centre, fermé depuis la mort de son fondateur, Mme Zâch voudrait le voir rouvrir, le 7 décembre 2017, à l’occasion de la célébration du 70e anniversaire de l’ancien collectionneur et galeriste.

«Hamadi, qui aurait fêté, le 7 décembre, ses 69 ans, a financé ce projet avec ses propres fonds. Il n’a pas eu d’enfant et ce centre d’art et de culture, qui est aussi une résidence pour les artistes, il le considérait comme son enfant. La réouverture, l’an prochain, de Dar Cherif, sera le meilleur geste que nous puissions faire pour réaliser l’une de ses dernières volontés et pour pérenniser son action en faveur de l’art», a encore dit Mme Zäch.

Mohamed Zinelabidine remet le trophée à Sofiane Ouissi.

Rare disponibilité et générosité exemplaire

Hamma Hannachi a ensuite annoncé l’attribution du trophée du 2e Prix Aloès, assorti d’une récompense financière de 10.000 dinars tunisiens, à Selma et Sofiane Ouissi, artistes chorégraphes, initiateurs du projet Dream City.

«Selma et moi, sommes frère et sœur. Nous partageons le même souffle, elle habite mon corps et moi le sien. Nous sommes en fait un corps à 2 têtes», a lancé Sofiane Ouissi, qui n’était pas, une fois n’est pas coutume, accompagné de sa sœur, retenue, a-t-il dit, par un travail à l’étranger.

Sofiane Ouissi reçoit les félicitations de ses amis artistes. 

«J’ai eu de la chance d’avoir connu Hamadi, qui a accepté d’abriter à Dar Cherif, en 2013, les dernières retouches au spectacle « Laaroussa », rendant hommage aux femmes potières de Sejnane, à Bizerte. Nous étions une quinzaine de personnes: chorégraphes, artistes, vidéastes, preneurs de sons… Nous avons habité pendant 3 semaines dans cet espace et il était d’une rare disponibilité et d’une générosité exemplaire. Par la suite, « Laaroussa » a été présenté à Zurich, en Suisse, au Danemark, à New York aux Etats-Unis…», s’est souvenu Sofiane Ouissi, avant de recevoir des mains du ministre des Affaires culturelles son trophée, une sculpture de Boujemaâ Bel Aïfa, grand ami de Hamadi Cherif, dont la présence souriante et amicale était vivace dans la mémoire de tous les présents.

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