Le gouvernement tunisien ne peut continuer longtemps à minimiser ou ignorer ses responsabilités dans la recrudescence du terrorisme… made in Tunisia.
Par Mohamed Chawki Abid *
Cinq mois après l’attaque terroriste de Nice, le 14 juillet dernier, commis par le jihadiste tunisien Mohamed Lahouaiej Bouhlel, et au lendemain du terrible attentat de Berlin, le 19 décembre courant, un «copier-coller» du précédent, perpétré par un autre Tunisien, Anis Amri, quelle attitude diplomatique a observé l’Etat Tunisien avec le gouvernement d’Angela Merkel?
Quels renseignements saura-t-il livrer aux autorités allemandes pour aider à faire avancer l’enquête en cours et quelle coopération sécuritaire peuvent désormais envisager les deux pays?
Va-t-il avoir le courage d’ouvrir le méga-dossier de l’endoctrinement et du recrutement des jeunes par les cellules islamistes opérant encore en place en Tunisie?
Va-t-il mettre sous la loupe les réseaux internes et externes, notamment ceux de financement, de recrutement et d’expédition des jihadistes dans les camps des organisations islamo-terroristes d’Al-Qaïda et Daêch?
A-t-on relancé Chedly Ayari, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT) pour son rapport d’enquête sur les fonds étrangers reçus en 2012 et 2013, c’est-à-dire durant le règne de la «troïka», l’ancienne coalition gouvernementale conduite par le parti islamiste Ennahdha, et qui s’est distinguée par son laxisme et son indulgence vis-à-vis des groupes extrémistes religieux, et sur les associations qui bénéficié de ces fonds?
Le pacte du Bristol: mystère et boule de gomme.
Last but not least, peut-on connaître l’ensemble des points d’accord compris dans le pacte secret conclu, le 14 août 2013, à l’hôtel Bristol, à Paris, entre le président de la république Béji Caïd Essebsi, qui était alors président de Nidaa Tounes, et Rached Ghannouchi, président d’Ennahdha?
Sans des réponses claires à ces questions, la Tunisie va continuer à subir les conséquences des politiques dangereuses et des décisions irresponsables prises par ses dirigeants depuis la révolution de janvier 2011.
* Economiste ingénieur.
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