La profession d’avocat en Tunisie est particulièrement exposée à la menace du blanchiment d’argent.
C’est ce qu’indique la Commission tunisienne des analyses financières (CTAF), relevant de la Banque centrale de Tunisie, dans son rapport sur «L’Evaluation nationale des risques de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme» publié en ce mois d’août 2017.
Le refus de l’écrasante majorité des avocats (8000) d’être soumise au devoir de déclaration de soupçon, l’absence d’une structure de contrôle du blanchiment d’argent au sein de la corporation, le manque de traçabilité des flux financiers en son sein et la possibilité très élevée d’exploiter la profession d’avocat dans le montage juridique, sont autant de facteurs directs et indirects de ces risques, précise le rapport.
Les menaces se sont accrues en raison du nombre important des non-résidents en Tunisie, de la situation géostratégique du pays et l’acquisition de biens immobiliers par des Libyens (200.000 logements en 2015 soit environ 6% du nombre total des logements dans le pays).
Le rapport indique que la première déclaration de soupçon remonte à 2012, alors que la loi existe depuis 2003. Le rythme des déclarations demeure faible, avec une moyenne d’une déclaration par an contre 200 déclarations par les institutions bancaires.
Les défis nécessitent la mise en place d’une unité d’autocontrôle et l’instauration de systèmes de vérification des documents d’identité des clients, afin de consolider l’appareil de lutte contre la corruption.
H. M.
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