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Remaniement ministériel : Réactions mitigées des partis

Le remaniement ministériel annoncé par Youssef Chahed, ce mercredi 6 septembre 2017, n’a pas encore provoqué de réactions officielles des partis politiques.

Par Yüsra Nemlaghi

La plupart des partis s’accordent sur le niveau des compétences des certains ministres, mais préfèrent ne pas faire de jugements en attendant les réunions de leurs directions respectives. Cela n’empêche pas certains de s’interroger sur le maintien de certains ministres qui n’ont pas fait leurs preuves depuis leur nomination. Ils refusent cependant de nommer ces ministres.

Pour Sahbi Ben Fredj, député Al Horra (Machrou Tounes), le remaniement, dans son ensemble, présente des ministres dont la compétence est indiscutable. Le niveau général s’est amélioré, estime-t-il, «mais encore faut-il qu’ils parviennent à sortir la Tunisie de la crise», a-t-il déclaré, tout en précisant que son parti se réunira demain pour mieux analyser la situation.

Pour le parti de gauche El-Massar, dont l’ancien secrétaire général a été maintenu à la tête du ministère de l’Agriculture, la compétence est au rendez-vous dans ce nouveau gouvernement.

Selon Fatiha Saadi, dirigeante d’El-Massar, les ministres ont pour la plupart assisté Youssef Chahed dans sa guerre contre le terrorisme et la corruption et pourraient jouer un rôle majeur dans le nouveau gouvernement d’union nationale. Elle s’est, cependant, interrogée sur le maintien de certains ministres très controversés, qui auraient pu laisser la place à des personnalités plus compétentes. Lesquels ? Pas de réponse…

«Les équilibres du premier gouvernement Chahed sont pratiquement maintenus. Souhaitons plein succès aux nouveaux venus dans cette équipe», a renchéri Jounaidi Abdeljaoued, dirigeant du même parti, qui ne fait pas mystère du soutien d’El-Massar à Youssef Chahed, pas en tant que personne mais en tant que chef de gouvernement, «pour le bien du pays», précise-t-il.

Le Front populaire tiendra, demain, une réunion pour arrêter une position officielle commune des partis constituant cette coalition de gauche vis-à-vis du nouveau gouvernement. Une source a cependant regretté, dans une déclaration à Kapitalis, que le parti islamiste Ennahdha soit le grand gagnant de ce remaniement, car, non seulement, il a gardé ses ministres, qui n’ont rien apporté de positif durant la période écoulée, mais vu sa part dans le gâteau gouvernemental augmenter.

«Même si on a refusé de placer leur candidat au ministère de l’Intérieur (Najem Gharsalli, Ndlr), ce remaniement a montré l’emprise des Nahdhaouis sur le gouvernement. En effet, Chahed a répondu positivement à leur demande en maintenant leurs ministres et leur a même offert, en bonus, de nouveaux postes», a indiqué la même source, en ajoutant : «Le pus important est le changement de politiques et non de personnes. Et, à ce niveau, ce remaniement n’a rien de réjouissant».

Le front populaire votera-t-il la confiance au nouveau gouvernement ? Notre source en doute beaucoup.

Notons que l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a reçu, cet après-midi, une demande du chef du gouvernement, Youssef Chahed, pour la tenue d’une séance plénière extraordinaire, pour présenter le plan du gouvernement pour sortir la Tunisie de la crise et obtenir le vote de confiance des députés.

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